Groww
  • HOME
  • BLOG
  • ENCYCLOPÉDIE DES PLANTES
  • L’ABONNEMENT
  • ILS PARLENT DE NOUS
Hérisson

Les alliés du jardinier

By Thibaut Martini on 20 décembre 2016

Qui sont les alliés du jardinier ?

Les jardiniers connaissent souvent mieux leurs ennemis que leurs alliés… au point de prendre certains alliés pour des ennemis! Tous les animaux et les insectes au jardin sont en fait les amis du jardinier ! Tous? Non, un village peuplé d’irréductibles limaces… Haha, on rigole, il n’y a pas de gaulois dans l’histoire, aucun. le terme même de « nuisible » est d’ailleurs une erreur ! Il n’y a pas des « drôles de bébêtes patibulaires et mandibulaires » : si vous croisez un insecte inconnu sur une plante, il est probablement en train de vous rendre service. Pollinisation, bio-régulation, digestion des matières organiques pour les rendre plus vite disponibles, toutes leurs actions sont indispensables à votre jardin.

Il y a, par contre, parfois des déséquilibres. Vous êtes envahis de taupes, ou de limaces, ou d’escargots, ou de pucerons. Il y en a trop. Oui, ça arrive – mais on ne résout pas des déséquilibres par la force brutale, qui provoque immanquablement d’autres déséquilibres. On corrige, doucement.

Alors, comment en est-on arrivés là?

Jardin et écosystème

L’agriculture et le potager, malgré ce qu’on pourrait croire au premier abord, n’ont rien de naturel. Ils sont parfois même en contradiction avec le fonctionnement des écosystèmes. Hé oui ! Le jardinier tente de forcer certaines plantes à produire, tout en éliminant celles qui ne l’intéressent pas. Et plus les techniques de gestion des cultures deviennent « évoluées », plus l’écosystème se dérègle et s’éloigne de son équilibre.

Si les animaux sont mes alliés, alors pourquoi il y a sans cesse des bestioles qui attaquent mes cultures ?

Si vous constatez beaucoup de dégâts de ravageurs, c’est surement le signe que votre jardin est trop éloigné de son état naturel. Faites-en moins, n’essayez pas de forcer des végétaux inadaptés à pousser chez vous, ne maltraitez pas votre sol – vos prédécesseurs l’ont sans doute bien assez fait – observez, et soyez patients.

Comment accueillir un maximum d’alliés ?

Le meilleur moyen de garder ses alliés, c’est d’abord de ne pas les tuer.

Donc, pas de pesticides ! Jamais. Car si vous empoisonnez un « nuisible« , vous empoisonnez ou affamez par la même occasion son prédateur. Celui-ci ne sera plus là à la prochaine génération pour réguler la population de celui ou celle qui vous cause souci.

Ensuite, pour garder ses alliés, on évite de les déranger ou de détruire leur habitat.

On parle souvent à tort et à travers de biodiversité. Pour être certain d’avoir tous les alliés nécessaires au jardin – belettes, hérisson, carabes, papillons, abeilles, coccinelles, etc. il faut avoir beaucoup de types d’abris disponibles. Et en fait, les abris les plus populaires se forment tout seuls dans la nature : haies nourricières, tas de branches, souches, cavités dans les troncs, etc.
Donc dans un jardin, bien souvent accueillir les alliés c’est ne pas tout ramasser, ne pas « faire propre ». c’est parfois dur à admettre, mais nos jardins trop bien rangés, à la pelouse rasée de près, attirent trop peu d’insectes ou en tout cas trop peu de variétés différentes – d’où des déséquilibres.

L’hôtel à insectes bien propret présenté par l’association de défense de la nature du quartier, c’est sympa, mais posé à côté de la pelouse nickel, ça ne suffit pas… Par contre, un tas de branche, un tas de feuilles, un carré d’orties, quelques vieilles souches, une prairie de fleurs sauvages qui prennent davantage de place et qu’on ne maîtrise pas, c’est indispensable !

Petite liste des alliés du jardinier.

Notre parti-pris se résume ainsi : pas besoin de tout comprendre, tout contrôler, tout savoir pour vivre en bonne harmonie avec son jardin. Le jardin n’est pas un champ de bataille où l’homme devrait reconnaître ses alliés de ses ennemis – pour les exécuter impitoyablement. C’est une surface au sein d’un écosystème plus large, qui y participe, et qui doit respecter ses équilibres.

C’est difficile aussi ? Hé oui, nous vivons dans un monde obsédé par le contrôle. Si vous voulez admirer des « staphylins odorants » à la lampe de poche en pleine nuit… libre à vous, mais ce n’est pas obligatoire pour bien jardiner 😉

Le staphylin odorant, c'est lui ! C'est un grand amateur de mollusques. Source photographique : Peter O'Connor.

Image : Peter O’Connor.

Le staphylin odorant, c’est lui ! C’est un grand amateur de mollusques.

Les limaces sont vos alliées.

Hé oui. Leur rôle est de compenser les problèmes de digestion du sol, elles se nourrissent préférentiellement de végétaux en train de mourir, ou tout juste morts. De cette manière elles prennent de vitesse le développement et la prolifération excessive de champignons potentiellement pathogènes. Elles ne mangent de jeunes plants qu’en début de saison, quand elles n’ont pas leur nourriture préférentielle à disposition.

Pour en savoir davantage sur les limaces, on a un article qui leur est entièrement consacré.

Les coccinelles européennes ne mangent pas de limaces... mais leurs cousines asiatiques sont très voraces. Source photographique : Steve Jurvetson.

Image : Steve Jurvetson.

Les coccinelles européennes ne mangent pas de limaces… mais leurs cousines asiatiques sont très voraces.

Le hérisson.

Friand de mollusques, le hérisson apprécie que vous n’empoisonniez pas les limaces ou les plantes du jardin. Il lui faut pour faire son nid trouver paille, feuilles, petites branches, et un emplacement pour l’installer. Il faut donc s’assurer de la présence de tas de bois et de haies vives, et aussi d’un point d’eau toute l’année.

Le carabe, un prédateur multi-usage.

Laissez quelques souches au jardin, ou un tas de bois mort pour accueillir les carabes. Ces prédateurs sont vos alliés, ils adorent les larves et les chenilles qui parasitent les fruits.

Le carabe est un des alliés du jardinier.

Image : gbohne

Beau et utile, le carabe est un précieux allié.

Le perce-oreille, ou pince-oreille.

Il porte un nom inquiétant, mais il mange pucerons et psylles… Donc faites-leur bon accueil. Ils consomment aussi les fruits en décomposition, mais ça n’a rien de dramatique.

La musaraigne

Contrairement à ce que son look suggère, ce n’est pas un rongeur. C’est un petit mammifère insectivore qui consomme des quantités considérables d’insectes, de larves, de chenilles, même des vers. Elle n’est pas difficile !

La liste est très longue, si vous êtes curieux, voici un lien utile :

Une liste des insectes dits « auxiliaires ».

Et les « auxiliaires » qu’on peut acheter dans le commerce ?

Le plus représentatif est la boite de coccinelles à se faire expédier par la poste. C’est au départ pensé pour la culture raisonnée en serres professionnelles, qui sont dépourvues d’écosystème susceptible d’apporter des auxiliaires naturellement. On peut en apporter aussi dans son jardin, mais ce serait étrange qu’il en soit dépourvu. Si effectivement certains auxiliaires sont absents du jardin, c’est qu’il y manque une de leur condition de vie, ou alors qu’ils ont été victimes d’un traitement mal maîtrisé. Avant d’en ramener, il faut comprendre pourquoi ceux qui devraient être là ont disparu.

Le secret, c’est de ne pas transformer ses alliés en « ennemis » par maladresse.

« Oui, mais moi j’ai quand même trop de limaces ! »

C’est le printemps, vous installez vos premiers plants au potager, ils sont beaux et fragiles, et boum, les limaces vous les chipent ! Comprenez ce qui se passe : Si elles passent l’hiver dans un environnement un peu rude pour elles – sol à nu, froid – elles se réveillent affamées ! Alors qu’avec un sol paillé convenablement tout l »hiver, voir couvert de végétaux en permanence, vous leur apportez régulièrement de quoi se nourrir. Si en plus vous favorisez la diversité en accueillant carabes et staphylins, vous laissez la nature agir pour vous !

« Dans la chaîne alimentaire, l’interruption n’est pas possible et aucun maillon n’est nuisible. » – Gilles Clément

Après la lecture de ce modeste article, nous espérons que vous aurez compris qu’un comportement humain excessif – le labour en est un – provoque une réaction du milieu naturel. Cette réponse n’est pas une punition donnée par la nature, mais une tentative pour retrouver l’équilibre de l’écosystème. Quand on ne plante qu’une seule espèce de plantes, cela favorise le parasitage. C’est normal, car l’écosystème a besoin de variété, il faut donc freiner la domination d’une espèce sur les autres.

Et Groww au fait, c’est quoi ?

Nous aimons la biodiversité, mais aussi la technologie ! Nous avons créé Groww, à la fois site et application de jardinage, gratuite, qui vous aide à savoir quoi faire, quand, et comment au jardin en fonction de vos plantes, de votre localisation géographique, du temps qu’il fait…  Groww est disponible pour Iphone et Ipad ici et pour android là.

Image d’en tête : <a href= »https://www.flickr.com/photos/aigledayres/ »target= »blank »>Sébastien Bertru.</a>

 

Posted in Jardin naturel and tagged 05 - Mai.
Share
←  NewerLes fleurs comestibles.
Older  →Les pleurotes, by « les saprophytes ».

Essayez notre application de jardinage

Disponible sur le Play Store Télécharger dans l'App Store

Recherchez un article

Articles récents

  • Gardenmap
  • Mon premier potager de balcon
  • Le liseron
  • La chronique d’Audrey : mes poules en jardin urbain.
  • Conseils pour concevoir soi-même son jardin 1 : comprendre le lieu.

Catégories

  • A la une
  • Cuisine
  • Culture géniale (ou générale)
  • Dico du jardin
  • Focus sur une plante
  • Jardin naturel
  • La vie de Groww
  • Potager
  • Problèmes et solutions
  • Savoir-faire
  • Témoignages
  • Un peu de tout

Related Posts

  • Une haie très très vive.
    18 septembre 2018

    Vive les haies vives !

    Nous allons aujourd’hui vous expliquer pourquoi il faut avoir des haies vives, et ce qu’elles peuvent offrir à votre jardin. Les haies vives sont des haies composées d’espèces locales, sans intention ornementale. Beaucoup de jardiniers – débutants ou pas – croient qu’il est nécessaire d’importer des matériaux provenant de l’extérieur pour améliorer leur jardin. Certains …

  • 2 février 2017

    Faire pipi dans l’arrosoir

    Vous allez trouver qu’on fait une fixette sur le pipi, puisqu’après vous avoir raconté que les orties ont tendance à pousser dans des terrains riches en azote, donc parfois là où les garçons font pipi, nous récidivons aujourd’hui pour vous parler d’une technique économique, facile, et zéro-déchet pour fertiliser son jardin ! Aux beaux jours, …

  • 3 novembre 2018

    Désherber au jardin naturel

    Et le jardinier, sûr de son bon droit d’éradicateur, s’élance au jardin ratissoir ou binette à la main, pour désherber – ou comme il le dit souvent – « enlever les mauvaises herbes« … Est-ce ainsi que nous devons encore procéder, vraiment? « Dans le jardin de mon enfance, il fallait se plier aux règles : suivre sans …

  • Exemple de tiers-jardin - coquelicots, bourrache
    10 octobre 2018

    Agissons pour la biodiversité en devenant des militants du tiers-jardin !

    Le tiers-jardin, kézako? Le tiers-jardin, cela consiste tout simplement à laisser en friche une partie de son jardin – à l’abandonner à la nature seule. Comment ? Techniquement, en n’y mettant simplement plus les pieds, ou presque : on vous en dit plus, un peu plus bas sur cette même page. Et à quoi ça …

  • A propos
  • Contact
  • Conditions Générales d’Utilisation
  • Mentions légales
  • HOME
  • BLOG
  • ENCYCLOPÉDIE DES PLANTES
  • L’ABONNEMENT
  • ILS PARLENT DE NOUS