
Les associations de plantes pour les nuls
Les associations de plantes au potager : Je mets quoi avec quoi ? Qui aime qui ?.
Dès qu’il cherche à dessiner ses plantations, le jardinier est confronté à cette question : je mets quoi à côté des tomates, est-ce que je peux planter de l’ail dans mes fraisiers? Groww essaie de vous aider à y voir clair!
Un petit préambule cependant : les associations de culture, c’est chouette, mais il vaut mieux, pour commencer au potager, semer ou planter au bon moment et au bon endroit, qu’associer des plantes ensemble en février ! A bon entendeur…
Des tableaux d’associations, il y en a plein sur internet, par exemple ici ou ailleurs ! Mais souvent, personne n’explique le pourquoi du comment, et ces tableaux sont souvent trop compliqués ! Du coup, on s’est penchés sur les raisons qui expliqueraient pourquoi les courges vont bien avec le maïs, et Camille vous a fait un petit dessin avec une vingtaine de légumes du potager les plus courants, sous une forme plus rigolote qu’un tableau tristoune :
Voilà, on a appelé ça le « kibèzeki » du potager, ou qui aime qui si vous préférez !
Bon, si vous préférez lire une liste, la voici, avant de vous expliquer le pourquoi du comment :
- Chantal l’Ail et Raymond l’oignon : betterave, laitue, carotte, tomate
- Eric le Basilic et Basile le persil : tomates
- Gustave la Betterave : ail, oignons, épinards, haricots
- Charlotte la Carotte : poireau, oignon, laitue, pois, radis, tomate, haricot, ciboulette
- Huguette la Ciboulette : concombre, carottes
- Michou le Chou : haricots, laitues, pois, pommes de terre
- Concombre (allez y, trouvez un prénom en « ombre ! ) : pois, mais, laitues, haricots, ciboulette
- Marge la Courge : maïs, laitue
- Bernard l’Epinard : betterave, fraisier, laitue, haricots, radis
- Thérèse la Fraise : épinard, haricot, thym
- Rico le Haricot : pomme de terre, carotte, concombre, choux, fraisier, betterave, épinard, mais
- Lulu la Laitue : chou, carotte, radis, concombre, courge
- Maylis le Mais : pommes de terre, pois, courges, haricots et pois
- Vincente la Menthe : navet.
- Hervé le Navet : pois, menthe
- Enzo le Poireau : oignon, tomate, carotte, laitue
- François le Pois : Navet, concombre, carotte, radis, maïs, pomme de terre, choux
- Esther la Pomme de terre : haricots, maïs, chou, pois
- Andy le Radis : pois, laitue, carotte, épinard
- Martin le Thym : fraises
- Matt la Tomates : ail & oignon, carotte, poireau, basilic, persil
Allez, c’est parti pour les explications !
Les mêmes conditions culturales, oui !
Première chose : on met difficilement ensemble des plantes qui n’acceptent pas du tout les mêmes conditions de culture – ou alors on sait à quoi s’attendre ! Si une plante requiert de l’ombre prononcée, on ne la placera pas en compagne d’une plante qui aime le plein soleil – à moins que la deuxième ne puisse protéger la première des rayons trop forts !
Autre exemple : l’ail ou les oignons, qui évitent certaines maladies – l’allicine aurait des effets fongicides – on peut donc en planter entre les rangs de fraisiers pour protéger ceux-ci ! Mais comme le fraisier a besoin d’eau – ou d’un bon paillage ^^ – et que les allium détestent ça, ne vous attendez pas à une magnifique récolte d’aulx ou d’oignons !
Une association de plantes qu’on aime bien : semer ensemble radis et carottes ! Le radis poussant vite, avant la carotte, vous évitera donc un désherbage et la proximité des carottes semble adoucir les radis !
La concurrence sur les ressources, non !
Ensuite, on évite de mettre ensemble des plantes qui requièrent les mêmes nutriments et vont donc se retrouver en concurrence directe : les courges, voraces en ressources, ne laisseront que des miettes à d’autres plantes un peu gourmandes comme la tomate ou les pommes de terre. C’est la même chose, au sein même d’un genre commun : ainsi on plante rarement de haricots à rames à proximité de haricots nains, d’aubergines à côté de tomates – solanacées toutes deux. D’où, aussi, l’idée de ne pas replanter chaque année ces plantes gourmandes au même endroit – et de pratiquer une rotation.
Les plantes sujettes aux maladies communes, non plus.
Bon sens : en association de plantes, on ne met pas ensemble des plantes qui attireront les mêmes maladies ou « ravageurs » (notez cependant les guillemets, vous savez que nous n’aimons pas ce mot) ! On éloigne ainsi souvent tomates et pommes de terre – sujettes toutes deux au mildiou, qui se propage en un éclair !
L’une produit ce dont l’autre a besoin, oui !
Les légumineuses enrichissent le sol en azote – dont ont besoin pour pousser les tomates, le concombre, le melon, ou même les courges, très gourmandes ! Les orties captent aussi l’azote du sol, et si vous les supprimez d’habitude de votre potager, apprenez à leur laisser une place : on en fait du purin, de la soupe, ou tout simplement pour un apport d’azote localisé !
L’une protège l’autre, oui !
On constate que certaines plantes éloigne certains insectes qui ont parfois tendance à vouloir consommer les mêmes légumes que nous – d’où l’idée de les placer à proximité de ces derniers :
- Ainsi, le thym éloignerait les mouches blanches, protège les choux et brocolis.
- La sauge éloigne les limaces, et la mouche de la carotte.
- Le parfum des poireaux, des oignons, de l’échalote, de l’ail repousse la plupart des mouches.
- Les aromatiques (romarin, sauge, sarriette, thym) agissent contre les altises du radis et la piéride de tous les choux.
Les pucerons c’est un cas particulier – il faut savoir que chaque espèce de plante attire des colonies de pucerons différentes : ainsi les pucerons sur vos capucines ne s’attaqueront pas à vos salades ! Par contre, si vous placez des capucines au potager, vous attirerez les prédateurs des pucerons, qui eux, ne font pas de distinction entre les différentes espèces de pucerons, miam.
Quelques associations classiques et utiles !
Les trois soeurs
Image : Jacques Bodin
Mais, courges et haricots à rames : cette association est très connue car elle était traditionnellement utilisée par les ethnies amérindiennes d’Amérique du Nord et d’Amérique Centrale. Le maïs sert de tuteur au haricot à rame; la courge dispense le jardinier de désherbage, créé un microclimat au niveau du sol permettant de réduire les arrosages ; Le haricot ne gêne pas le maïs et la courge, voire leur apporte de l’azote. Et on gagne de la place en hauteur !
Comment faire ?
Semez en ligne le maïs doux par poquet de 2 ou 3 graines tous les 30 cm. Espacez les lignes de 80 cm. Vous garderez plus tard la plante la plus vigoureuse de chaque poquet.
Dans le même temps semez des courges (maxima) par exemple le potiron ou potimarron en godet.
Une fois que les plantes de maïs font quelques centimètres (15 – 20 cm) semez à leur pied deux ou trois graines de haricot à râme.
Puis plantez vos courges sur la ligne (ou un peu décalé) tous les 2 mètres.
Fraisiers et bourrache
La fleur du fraisier nécessite d’être visitée à plusieurs reprises par les pollinisateurs pour former de beaux fruits – cependant le nectar et le pollen de la fraise n’attire pas toujours assez les pollinisateurs. La bourrache à l’inverse est très convoitée par les abeilles et autres bourdons!
NB : si vous ne savez pas à quoi ressemble la bourrache, en plus c’est joli : regardez l’image d’en tête de cet article !
Et la diversité?
D’une manière générale, envisager son jardin comme un ecosystème riche et varié – avec des fleurs au potager, des zones d’ombres aussi, quelques abris pour les insectes auxiliaires du jardin – c’est une façon simple de faire des associations !
PS : si vous tombez sur ce site par hasard et que vous avez lu jusqu’ici, sachez tout de même que Groww est une application mobile de jardinage disponible pour Iphone et Ipad ici et pour android là.
Source photo : La bourrache, association du fraisier ou de la pomme de terre, un incontournable au jardin! Alfred Brumm
Léna
Salut,
Article super intéressant ! Mais il y a une chose qui m’étonne : les orties qui capteraient l’azote de l’air comme les légumineuses. Je savais que c’était des plantes riches en azote mais je n’avais jamais entendu parler de cette info ; et si les orties sont capables d’utiliser l’azote atmosphérique ça m’intéresse pas mal (je travaille sur les légumineuses et la gestion de l’azote au champ), est-ce que vous avez des sources là-dessus ?
Merci d’avance,
Léna
Thibaut Martini
Bonjour Léna !
Merci pour ce commentaire qui nous a permis de déceler cette erreur dans l’article. Benoit voulait dire que les orties stockent l’azote « du sol » – pas de l’air. J’ai corrigé.
Il n’y a effectivement que les légumineuses qui ont l’équipement pour fixer l’azote de l’air, désolé de vous avoir donné ce faux espoir 😉
Bien à vous. Thibaut.