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Bouture à l'étouffée

La bouture pour les nuls

By Thibaut Martini on 19 juillet 2017

Après nos articles sur la reconnaissance de plantes ou les associations utiles au potager, on continue dans la série « pour les nuls » – mais bien sûr, vous n’êtes pas nuls pour un sou, vous êtes mêmes géniaux !

Un des plus grands plaisirs du jardinier est de multiplier les plantes qu’il aime. La méthode la plus courante est le semis, surtout au potager, mais pour de nombreuses plantes ornementales il est plus aisé de faire des boutures.
D’ailleurs, c’est une pratique courante – pas forcément toujours appréciée – chez les jardiniers-collectionneurs de prélever des boutures à la moindre occasion dans les jardins qu’ils visitent.

Étymologie de « bouture » :

Bouture vient de « bouter » en vieux-francique, dans le sens de « pousser », « bourgeonner ». Hé non, c’est pas du tout parce qu’on prélève des « bouts de plante » 😉

Bouturer, c’est en théorie un acte très simple : il s’agit de prélever une partie d’une plante, et de la remettre en terre afin de lui faire émettre de nouvelles racines. On obtient une plante fille qui est un clone de la plante mère, car c’est une reproduction asexuée.

Bouture racinée

Merci à graibeard pour cette image de bouture de lavande qui a fait de belles racines.

Pourquoi certaines plantes sont faciles à bouturer ?

C’est une question de milieu de vie naturel ! S’il est utile pour une plante de savoir se bouturer facilement dans un milieu, les plantes de ce milieu se sont forcément adaptées pour en profiter.

Prenons l’exemple des saules osier : ils poussent au bord des cours d’eau, où les crues provoquent régulièrement des dégâts et emportent au passage des fragments de rameaux. Logiquement, les saules ont un intérêt à avoir une capacité très élevée à se bouturer à partir de rameaux. Ils produisent donc en grande quantité une hormone qui favorise la formation de nouvelles racines.
A l’inverse, une plante dont la stratégie de reproduction est davantage axée sur le semis n’a pas d’intérêt à produire de l’hormone de bouturage, donc pour la bouturer il va souvent falloir forcer les choses. Et le cas extrême : les annuelles ne se bouturent pas, car elles ne vivent pas assez longtemps.

Que faut-il prélever pour faire une bouture ?

Dans l’esprit du quidam, le bouturage se résume à prélever un rameau droit et ligneux – ce qui signifie qui a du bois -, et à le planter. On peut en réalité bouturer aussi bien des racines que des tiges ligneuses, des tiges non-ligneuses voire des feuilles. Tout dépend des préférences de chaque espèce et de la saison.
L’important est de prélever des tissus jeunes, qui ont encore la capacité de s’adapter à un changement drastique de situation.

Quelle méthode choisir pour quelle plante ?

Facile, en fait !

  • Pour toutes les plantes qui ont du bois, essayez d’abord une bouture ligneuse ou semi-ligneuse – ci dessous.
  • Si vous voulez bouturer une vivace herbacée, tentez une bouture d’extrémité de tige.
  • Et enfin… Rabattez-vous sur les autres méthodes si ça ne marche pas!

Et comment je taille?

Avec des outils propres et même désinfectés, c’est la base ! Ensuite, on taille toujours de biais pr rapport à l’axe de la branche coupée, pour maximiser la surface d’échanges avec le substrat. Certains pratiquent même une série d’entailles dans le bois – à essayer.

Bouture ligneuse (dite aoûtée) – en automne.

C’est la méthode la plus facile, mais elle ne fonctionne pas pour toutes les plantes.

On parle de rameau « aoûté », car c’est souvent durant le mois d’août que les nouvelles tiges forment du bois dur. Ça ne signifie pas du tout qu’il faut le prélever au mois d’août : on attend l’automne, que la branche soit au repos – elle n’a plus de feuilles.

Bouture ligneuse
Il suffit de couper un morceau d’une quinzaine de centimètres, en biais, et de le planter dans un substrat frais et drainé. Il va constituer des racines en hiver, et bourgeonner au printemps suivant.

Bouture semi-ligneuse (semi-aoûtée) – en fin d’été.

L’idée est de prélever des rameaux qui ont une partie en bois dur, et l’autre en bois mou et encore vert. On le fait généralement en août-septembre.
La reprise est un peu plus difficile les premières semaines, car l’absence de racines empêche d’alimenter les feuilles.
Bouture semi-ligneuses
Il faut tailler juste sous un « noeud », la zone où se forment les bourgeons, car seules ces zones peuvent émettre de nouvelles racines. Ne prenez qu’une dizaine de centimètres de tige, et enlevez les feuilles et les tiges latérales – il faut concentrer toutes les réserves sur les deux ou trois feuilles de l’extrémité.

Bouture herbacée – en fin de printemps.

C’est une méthode pour les arbres, les arbustes et les grimpantes ligneuses.
Bouture herbacée
Il faut prélever avant l’été des extrémités de tiges feuillées juste en dessous d’un noeud.
Ensuite, il faut effeuiller la bouture afin de ne garder des feuilles que sur la moitié supérieure.

Bouture d’extrémité de tige – mai et octobre.

Pour les plantes vivaces on prélève l’extrémité d’une tige sur 10 centimètres, puis on l’effeuille sur le tiers inférieur avant de mettre en terre.

Bouture de racine

Très facile, à condition d’accéder aux racines… en sortant la motte de terre. Ne prélevez que quelques racines sur le pied mère, sinon vous risquez de l’affaiblir.
Le principe est de prélever en automne des racines grosses comme le doigt, sur 4 ou 5 cm de long, et de les remettre en terre. Il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre la fin de l’hiver.

Bouture de feuilles

Pour les plantes d’intérieur, à feuilles épaisses, on peut les bouturer dans un mélange drainant, à condition de les couper au carré – en taillant les deux bords latéraux et la base. Ces incisions donneront naissance à de nouvelles racines une fois en contact avec le sol.

Comment planter ses boutures ?

Une fois que vous avez prélevé ce qui vous intéresse il faut planter le tiers de la bouture dans un mélange très drainant, mais qui garde l’humidité. Un mélange de sable, de terreau et de terre convient bien.
N.B : Certaines boutures préfèrent être placées dans l’eau, comme les papyrus ou les prêles.

Astuce : De l’hormone de bouturage pour pas un centime : Comme on l’ a vu plus haut, le saule secrète naturellement une hormone de bouturage pour son propre compte, mais vous pouvez tout à fait la détourner à votre avantage ! Récupérez quelques rameaux de saule, coupez-les en rondelles et placez-les dans de l’eau pendant 24h. Il suffit ensuite de mélanger cette eau avec de la terre au moment de la plantation, et d’y tremper vos boutures avant de les planter.

Il faut réussir à garder une humidité moyenne dans le mélange pendant les premières semaines, et à les abriter du soleil direct.

Les boutures marchent très bien en milieu confiné, il existe même une méthode où on les place dans des sacs fermés. Il faut prendre garde cela dit que les feuilles ne soient en contact ni avec la paroi du sac ni avec d’autres feuilles.

Les problèmes les plus fréquents.

Souvent – surtout sur les boutures herbacées – la partie qui est dans le sol peut pourrir sous l’action des micro-organismes. C’est pour ça qu’on utilise un mélange drainant, qui favorise moins leur prolifération qu’un sol lourd, et qui stimule davantage la production rapide de racines. Certains mettent de la cendre de bois – qui a une action anti-microbienne – afin de ralentir le développement des champignons.
L’autre soucis fréquent est que les feuilles sèchent les premières semaines : c’est pour ça qu’il faut en garder très peu, et abriter du vent et du plein soleil.

Particularités des plants produits par bouturage.

Bouturer est une méthode de multiplication rapide et économique mais elle présente quelques inconvénients majeurs :

Les plants produits sont des clones, donc à long terme ça favorise les proliférations de maladies – tous les individus étant des clones, il n’y a pas d’adaptation lors de la reproduction.
Evitez de bouturer à partir de plants greffés, vous risquez d’obtenir des individus chétifs : autant refaire directement une greffe sur un nouveau porte greffe.

Le bouturage dans Groww

Jusqu’ici dans Groww nous ne faisons pas trop référence aux méthodes de multiplication, sauf pour les cas très faciles. Nous considérons que ça ne fait pas partie de l’entretien courant, et on ne veut pas charger vos calendriers d’entretien avec des tâches optionnelles. Si vous trouvez qu’il faut absolument ajouter des tâches de multiplication dans l’appli, laissez-nous un petit message dans la boite de dialogue sur Groww.fr

Posted in Savoir-faire and tagged 08 - Août.
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3 replies to “La bouture pour les nuls”

  1. florence perreau 17 septembre 2017 at 1:55

    ma bouture de papyrus est bien partie, comment faire maintenant
    dans quelle type de terre
    faut il que celle ci soit toujours saturée d eau ?
    merci

    Répondre
    • Thibaut Martini 18 septembre 2017 at 6:01

      Bonjour

      Une fois que la bouture a formé des racines, il faut la cultiver comme un papyrus normal : à lumière tamisée et dans un mélange de terreau et de terre franche. N’hésitez effectivement pas à l’arroser beaucoup. Bonne culture !

      Répondre
  2. Bistou 22 septembre 2017 at 9:39

    jai un plan de tabac a grosse feuille et je me demande comme le bouturer, il n’y a que la tige centrale et chaque feuille pars de la. dois je prendre une feuille complete avec le bas qui connecte au milieu ? ou dois je couper ? et dans l’eau ou dans de la terre ?
    merci !

    Répondre

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