
Bouturer un mûrier
Aujourd’hui, en allant acheter des fruits (oui, le jardin nous fournit intégralement en légumes en ce moment, mais quand même, ça manque parfois de pêches, dans le nooooord !) – nous sommes passés au retour par un parc à côté de la maison, dans lequel la ville a eu la bonne idée de planter des arbres fruitiers variés – pommiers, poiriers, framboisiers, groseilliers… et des mûres! Et justement, il y en avait des mûres, de mûres.
(au passage, vive les fruitiers dans les villes en libre-service, je suis étonné de voir souvent ce parc avec des fruits, des gens passer sans même se rendre compte qu’il y a là des fruits délicieux et qu’il n’y a qu’à se servir… Doit-on leur dire? :D)
Alors j’en ai cueilli assez pour faire une confiture pour mon fils (qui grimpe littéralement au rideau devant une tartine de confiture de mûre), et j’en ai profité au passage pour prélever de quoi faire des boutures pour mon jardin. Pro-tip : je ne saurais mieux vous conseiller, si vous avez envie comme moi de récupérer graines et boutures au hasard, de toujours avoir avec vous quelques sachets en papier (pour les graines) et un canif aiguisé (pour tailler des branches). Bon, je vous explique comment on s’y prend?
Quand faire des boutures de mûrier?
Maintenant! Enfin, après la saison de récolte à la fin de l’été – entre fin août en fin septembre, en l’occurence, si je vous en parle maintenant c’est parce que vous avez encore quelques jours devant vous.
Que faut-il?
Un sécateur propre et bien aiguisé, quelques pots de taille raisonnable, du terreau et du sable, et un peu de temps devant vous pour penser à arroser pendant quelques semaines.
Comment on fait?
Trouvez un chouette mûrier, dont vous avez si possible goûté les fruits (pas la peine de bouturer un mûrier dégueu, si?), et prélevez une branche ligneuse. Je vous avoue que la première fois qu’on m’a parlé de branche ligneuse, j’ai pensé à une branche en ligne, quoi, droite, et juste ensuite à ce petit bonhomme dessiné, la linéa.
Bon hé bien, ça n’a rien à voir : une branche ligneuse c’est une branche qui devient du bois – qui est composé de lignine. Les ronces, comme le mûrier, font des branches souvent vertes la première année, qui vont progressivement devenir marron, souvent la deuxième année, et se transformer en bois : c’est ça une branche ligneuse, c’est du bois.
Ensuite, de retour à la maison, c’est assez simple :
- Coupez, proprement au sécateur, des morceaux de 25 à 30 centimètres, en laissant au moins deux bourgeons sur chaque tronçon. Coupez en biais.
- Supprimez les feuilles du bas, et gardez celles de la moitié supérieure, en coupant les feuilles à moitié.
- Inutile, en général, d’utiliser de l’hormone de bouturage pour le mûrier, qui en produit tout seul assez bien ! Pro-tip, d’ailleurs, pour fabriquer soi-même de l’hormone de bouturage, quelques morceaux de branchages de mûrier ou de saule dans de l’eau, ça marche bien aussi – zéro-déchet !
- Plantez dans un mélange de terreau et de sable. Attention au sens, ne les mettez pas la tête en bas, les pauvres.
- Gardez à l’abri (un lieu frais et pas trop clair, c’est super), en prenant soin les premières semaines de maintenir le substrat humide.
Et voilà – sans avoir déboursé un centime, vous aurez dans quelques semaines de magnifiques pieds de mûriers prêts à être replantés au jardin.
Allez, juste pour vous donner envie, je vous montre une tartine?
Pour aller plus loin sur le sujet de la bouture, un article de Thibaut.