
Des choux, des blagues sur les choux et un peu de culture.
Cet article n’a pas pour objectif de vous prendre le chou avec les multiples méthodes de cultures liées à chaque variété, mais de vous donner des bases, afin de vous donner envie d’en savoir plus. Qui est le chou, d’où vient-il, que préfère-t’il, pourquoi on le cultive comme on le fait aujourd’hui ?
Le premier chou.
Choux fleurs, choux frisés, choux de Bruxelles, choux pommés, choux rave, en fait toutes ces variétés cultivées descendent d’une seule espèce, le chou sauvage Brassica oleracea.
Bien que la Chine soit le premier producteur mondial de chou, le chou sauvage est en réalité originaire d’Europe du Sud-Ouest – on en trouve encore en France dans le Nord-Pas-de Calais, en Poitou-Charente et surtout en Basse Normandie.
Le voilà :
Merci à MPF pour cette image de chou sauvage.
Les milieux naturels de ce chou sauvage – aussi appelé chou des falaises ! – sont les zones littorales de galets, de dunes et de falaises. Ça donne une petite idée sur les conditions de culture qu’il préfère : sol drainé, précipitations régulières et climat aéré. Il doit rencontrer moins de limaces dans les dunes que dans nos jardins 😉
Ce sont des plantes bisannuelles.
Ca veut dire quoi? Hé bien, la première année elles poussent en végétation, constituent un stock d’énergie qui leur sert la seconde à fleurir et se resemer avant de dépérir. Dans le milieu naturel du chou, c’est plutôt un avantage, car se resemer souvent permet de s’adapter à des terrains qui changent rapidement avec l’érosion.
Au jardin, ça présente des avantages et des inconvénients.
L’inconvénient majeur est que ça allonge la culture des choux, qui au lieu de se dépêcher de fleurir la première année, attendent la seconde. L’avantage est qu’ils peuvent résister au froid hivernal, et donc être cultivés aussi en automne et en hiver.
Quand est-ce qu’on cultive les choux selon les variétés ?
Un peu tout le temps, en fait… parce que les différentes domestications locales de Brassica oleracea ont donné des variétés aux rythmes très différents.
On ne récolte pas la même partie de la plante selon la variété : parfois les feuilles – choux frisés, choux pommés, pour d’autres les fleurs – choux-fleurs, choux brocolis, choux romanescos -, les bourgeons – chou de Bruxelles ou encore la tige – chou rave.
Ah oui, on a oublié le chou d’ornement que vous pouvez acheter en automne chez le fleuriste.
Pour le détail de chaque culture, cliquez sur les liens ci dessus – ils vous mènent tout droit aux fiches de culture dans Groww, notre application gratuite d’aide au jardinage – il vous suffit de mettre les choux qui vous intéressent en « projet », et Groww vous rappellera de semer, repiquer, arroser, quand le moment sera venu! Et pour se coucher moins bête, vous pouvez jeter un œil à la page 16 de ce PDF sur la plante domestiquée qui explique en détail d’où proviennent les principales variétés.
Planter les choux.
Photo : ImogenX
Contrairement à ce que dit la chanson, il n’y a qu’une mode pour planter les choux : à l’aide d’un pique-chou 😉
Blague à part, vu ce qui est écrit plus haut sur le climat d’origine du chou sauvage, vous vous doutez peut être qu’ils préfèrent les sols très drainés, même caillouteux, calcaires, le plein soleil, et le grand air marin, qui est humide. En prime, ils sont réputés pour vider le sol de ses composés azotés, et n’apprécient pas les matières organiques fraîches. Faites un petit tour sur Tela Botanica pour en savoir davantage.
Les gestes pour faire plaisir aux petits choux : lors de la plantation, enterrez les jeunes plants jusqu’aux premières feuilles. Si le collet de vos plants se fait régulièrement grignoter, soupçonnez la piéride : un carton sur le sol autour de chaque plant empêche les femelles d’aller pondre.
Dans le chou, y a que du bon… à condition de ne pas trop le cuire.
Les choux sont riches en oligoéléments et en vitamines, mais beaucoup les craignent- surtout les choux-fleurs – pour avoir expérimenté des digestions difficiles. Outre la forte teneur en soufre qui donne une odeur caractéristique aux choux, ils contiennent des sucres indigestes qui se forment à la cuisson et favorisent la formation de gaz. Le mélange des deux est forcément : 1 : explosif, et 2 : odorant.
La cuisson est donc cruciale : ne les cuisez pas trop longtemps, et blanchissez-les 10 minutes avant à l’eau bouillante avant la cuisson. L’autre option est de ne pas les cuire du tout, ce qui marche très bien 😉
Magique : les feuilles de choux sont équipées du nettoyage automatique.
Merci à Zsolt Fila d’illustrer ce truc rigolo à savoir : les feuilles sont auto-nettoyantes grâce à leurs propriétés hyper-hydrophobes ! Elles sont couvertes de cire et de petites aspérités qui font couler l’eau à leur surface très rapidement, ce qui entraîne les particules… C’est pratique pour rester propre, garder une photosynthèse efficace, ou pour s’abriter de la pluie 😉
En cas de gros problème au jardin, d’attaque de banque ou de catastrophe nucléaire, munissez votre plus beau chou d’une cape ! Pourquoi ? Parce que :
Nous vous assurons que toutes les personnes ayant participé à cette blague – oui, ils s’y sont mis à plusieurs – ont été priées de sortir du bureau durant plusieurs minutes à la suite de leur méfait.
Pourquoi il m’arrive trop souvent de faire chou blanc ?
Bon, on ne va pas se voiler la face : cultiver les choux en dehors des zones au climat doux et côtier est un pari aléatoire. Selon le climat, ils peuvent se trouver envahis par leurs différents parasites – mouches, papillons, limaces – qui profitent du fait que nous les cultivons en dehors de « l’optimum écologique ».
Un sol humide et lourd favorise les limaces, une bonne disponibilité en azote aide la croissance des feuilles… et des pucerons, tandis qu’un climat trop sec – méditerranéen – les fait se dessécher. Ce sont des phénomènes normaux au jardin naturel, il faut favoriser énormément la présence d’auxiliaires, éviter de trop grouper ses plants, et en planter davantage pour compenser les pertes que provoquent ces handicaps.
On le répète, mais notre application Groww est là pour vous aider.
Merci à Tom R. pour l’illustration d’en-tête.