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Champs de courges

La formidable aventure des courges, et leurs secrets au potager.

By Thibaut Martini on 30 mai 2017

Cultiver les courges, c’est facile et gratifiant et en plus ça fait des légumes qui se conservent bien l’hiver. Alors comme ce sont de super plantes, on a eu envie de se renseigner davantage sur les Cucurbita, et de vous donner des « trucs » pour réussir à en cultiver longtemps.

En commençant les recherches pour rédiger cet article, on pensait « juste » dénicher quelques secrets sur la culture des courges. Mais les Cucurbita, c’est une « histoire de famille » fascinante ! Alors si vous voulez faire un petit détour historique et génétique avec nous lisez ce qui suit, mais si vous voulez juste les conseils de culture, sautez directement à la seconde partie de cet article.

Nos courges et potirons sont le résultat de 11000 ans de domestication humaine !

Hé ouais, c’est pas de la rigolade ! Les premières traces de l’espèce Cucurbita pepo datent de… 8750 avant J.C. dans la vallée d’Oaxaca au Mexique.

Plusieurs sources suggèrent que l’espèce Cucurbita pepo a été « inventée » une seconde fois autour de – 4000 av. JC dans le Missouri… à partir des mêmes géniteurs sauvages qui sont C. fraterna et C. texana. Imaginer qu’une même espèce puisse être créée deux fois à 4000 ans d’intervalle, ça donne le vertige…

Bon, il faut bien comprendre que les plantes de la famille des Cucurbitacées sont des championnes de l’hybridation, alors pas besoin de techniques complexes pour créer de nouvelles variétés. Il suffit de laisser des plants d’espèces différentes dans le même jardin et on obtient des fruits hybrides. Mais après ça, les chances pour qu’ils deviennent une espèce stable sont beaucoup plus minces.

Les Cucurbita, un genre botanique très diversifié.

On cultive « seulement » 5 espèces de Cucurbita dont :

  • Cucurbita pepo – la courgette et la courge, qui ont un pédoncule – la petite queue à laquelle s’attache le fruit – à 5 côtes dures
  • Cucurbita maxima – le potiron et le potimarron, au pédoncule tendre
  • Cucurbita moschata – la courge musquée et la butternut

Ces espèces ont une dizaine d’ancêtres sauvages en commun, car les Cucurbitacées se croisent très facilement ensemble.

Le tableau qui est donné dans ce lien donne le détail des espèces sauvages qui ont engendré nos Cucurbita cultivées. Les espèces parents sont séparées en trois niveaux de « pools génétiques« . Si vous n’êtes pas à l’aise avec les notions de « pool génétique », disons juste que le pool primaire présente les parents naturels de l’espèce, et que les deux autres figurent toutes les espèces qui ont apporté du matériel génétique dans ce pool, par des méthodes de croisement plus ou moins avancées – du coup de pinceau entre deux fleurs à la fusion de protoplastes.

Récolte de courges Merci à Tony Austin pour cette belle image de récolte de Cucurbitacées.

Les variétés modernes du genre Cucurbita pepo ont 9 espèces sauvages qui ont contribué à des degrés différents à leur pool génétique. C’est assez frappant, et c’est sans doute une des raisons de leur vigueur exceptionnelle : une diversité génétique importante limite notamment la diffusion des épidémies.

En plus, avec autant de parents, on a pu obtenir par sélection des variétés bien différentes : la composition des fruits de courgettes pleines d’eau – et celle des potimarrons – au goût de châtaigne, riches en sucres et en béta-carotène – n’ont rien à voir.

Un peu d’histoire.

Les courges sont arrivées en Europe très tôt – au milieu du XVI siècle – et les courgettes – ou Zucchini – ont été développées en Italie à la fin du XIX° siècle.

Les différentes variétés de courges sont donc bien acclimatées aux pays européens, elles sont présentes en France depuis le XVI° siècle, où elles furent très vite adoptées pour leur croissance spectaculaire. Les Cucurbita maxima – les potirons – sont les plus adaptés au froid, ils sont donc arrivés plus rapidement que les Cucurbita pepo – les courges et courgettes, qui ont fait un détour par la méditerranée.
A noter que les potimarrons sont des variétés de Cucurbita maxima qui ont été obtenues en Asie orientale avant de revenir en Europe.

Une publication Londonienne de 1861, le « Barr & Sugden’s spring seed catalogue and guide to the flower and kitchen garden » contennait déjà une variété considérable de Cucurbitacées.

Les bon trucs à savoir pour cultiver les courges et les potirons.

Pour ce qui est des conseils de culture contextualisés : quand planter, repiquer, arroser, utilisez l’application groww accessible gratuitement ici. Les « trucs » que nous allons développer dans cette section visent plutôt à vous donner des notions générales sur la culture des courgettes.

Faites tourner les courgettes !

« Comme on fait tourner des serviettes ?
– Mais non Patrick, on parle de rotation de culture là… »

Si les Cucurbita sont des annuelles, ce n’est pas par hasard : elles poussent très vite et pratiquent un peu la politique de la terre brûlée, après leur passage, le sol est vidé de ses nutriments, il lui faut un peu de temps pour récupérer. Les courges ont des besoins en nutriments assez déséquilibrés selon ce document de la chambre d’Agriculture du Vaucluse – d’accord c’est de la culture chimique traditionnelle, mais ça donne une bonne idée de ce que consomment les courges. Les courges consomment donc plus de potassium et de magnésium que d’azote et de phosphore – en proportion de 10,10,20,15.

Autant dire que comparé à ce qu’apporte un compost domestique « normal », il y a une sacrée différence.

Voici les teneurs moyennes observées dans le compost domestique selon INRA.fr :

Azote (N total) 0,3% – 0,4%
Phosphore (P2O5) 0,15% – 0,4%
Potassium (K2O) 0,2% – 1,0%
Magnésium (MgO) 0,1% – 0,2%
Calcium (CaO) 0,4% – 1,2%

Si on compare ces valeurs, ça nous dit que si on plante ses courges dans du compost ordinaire, elles vont faire trop de feuilles et commencer à fructifier tard, vu « l’excès » d’azote. En fin de culture, on aura un reste de phosphore ainsi que de l’azote, et probablement un déficit en magnésium. D’où le fait qu’on déconseille de replanter la même chose l’année suivante 😉 . Parce que si on remet du compost, on va avoir de plus en plus d’azote et de phosphore en concentration dans le sol, ce qui à force provoque de très forts déséquilibres et peut empoisonner les micro-organismes. Hé ouais, c’est pas parce que c’est bio qu’on peut faire n’importe quoi 😉

Donc, fais tourner !

Pas trop d’eau au départ !

C’est un conseil pour toutes les plantations : n’arrosez jamais trop en début de culture, et ne fournissez pas trop d’azote. Sinon vos courges vont produire plein de feuilles qu’elles ne pourront pas alimenter. Mieux vaut leur apprendre dès les mois d’avril-mai ce que sécheresse veut dire : attendre que le sol sèche entre deux arrosages va inciter la production racinaire. Comme ça, les plants auront un enracinement proportionnel à leur système aérien, et seront capables d’alimenter la production des fruits.

Si vous voyez des fruits qui avortent, pas d’inquiétude.

Quand vous voyez un jeune fruit qui se recroqueville, c’est que le plant estime n’être pas capable de l’alimenter. Ça arrive généralement en début d’été, il faut juste que le pied se développe davantage et alors il fera de nouveaux fruits.

Les Cucurbita plantées directement dans le compost, la fausse bonne idée.

Ca dépend bien entendu de la composition exacte de votre compost, mais les Cucurbita sont si gourmandes qu’elles vont le vider de tout son magnésium et de son potassium, vous laissant un compost complètement déséquilibré. Alors à moins que vous ne désiriez faire pousser uniquement des courges avec ce fertilisant, plantez-les plutôt au jardin et faites-les changer d’emplacement chaque année.

Prudence si vous souhaitez récupérer les graines.

Certains vont nous accuser d’être un peu alarmistes, mais il faut savoir qu’à l’état sauvage certaines Cucurbitacées – comme le coloquinte – sont très toxiques. Il peut arriver à la suite de trop d’hybridations – on parle de le faire sur plusieurs générations – de se retrouver avec des fruits amères qui contiennent beaucoup de cucurbitine. Dans ce cas il ne faut surtout pas les manger, il y a parfois des décès après un plat de courgettes. Les hybridations se font trèèèès facilement entre différentes Cucurbitacées dans le même jardin, donc prudence.

Coloquinte Les coloquintes sont des Cucurbitacées originaires d’Afrique très décoratives et franchement toxiques. Merci à Frédérique PANASSAC pour la jolie photo.

Mais alors Groww, c’est quoi ?

Si vous tombez sur ce site par hasard et que vous avez lu jusqu’ici, sachez tout de même que Groww est une application mobile de jardinage qui reconnait aussi les plantes, disponible pour Iphone et Ipad ici et pour android là.

Pour finir, un petit exemple de l’humour « ras les pâquerettes » de Groww :

Potiron

Autre article sur les courges :

L’histoire des courges sur Ferme de Sainte Marthe.com

Remerciements à Starr Environmental pour l’image d’en tête.

Posted in Potager and tagged 04 - Avril.
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