
Cultiver des laitues bio toute l’année à l’intérieur ou à l’extérieur, c’est possible ?
Si certains s’attendent ici à trouver la réclame pour un gadget miracle à base d’objet marketing en bois muni de lampes et de goutte à goutte – voire posé sur un aquarium, ils vont être déçus. On parle ici de vous donner des infos pour cultiver « bêtement » avec de la terre, de l’eau – de pluie si possible -, de la lumière – du soleil – et vous, le/la jardinier-jardinière capable de mettre son doigt dans la terre pour décider s’il faut arroser.
Faire pousser les laitues ponctuellement au printemps ou en été ne pose aucun problème particulier : elles tolèrent de ne pas avoir énormément de lumière, préfèrent avoir un sol frais, et ça s’arrête là. Sauf que si on veut en manger toute l’année, ça devient une autre paire de manches. Il faut dans ce cas avoir des variétés adaptées à chaque saison, et réussir à étaler ses semis dans le temps. Cet article vous propose quelques éclaircissements le sujet.
N.B. ne soyez pas surpris si on ne vous parle pas d’épinards, de mâche ou de chicorée dans cet article : ils servent certes à faire des salades, mais ce sont des espèces différentes.
Le saviez-vous ?
Les laitues sont des plantes du genre Lactuca et de la famille des Asteracées. On vous dit pas ça pour passer pour des experts, mais parce que c’est aussi la famille des marguerites, des asters, des topinambours, des rudbeckias, des chardons, des pissenlits – bref, de fleurs plutôt faciles à cultiver en sols lourds et en plein soleil.
Wikipedia est très clair sur les différentes catégories de variétés de laitues, si vous voulez des éclaircissements c’est par ici.
Merci à Starr Environmental pour ces photos de Lactuca sativa, qui est la « laitue cultivée » botanique. Elle est un peu différente de ce qu’on met dans nos assiettes…
De quoi les laitues ont besoin ?
Pour consommer de la laitue, il suffit qu’elle atteigne le stade feuille – contrairement aux légumes fruits – ce qui nécessite relativement peu d’énergie. Pas besoin d’un terrain particulièrement riche, ou d’un climat hyper clément.
On cultive donc les salades au soleil ou à l’ombre partielle, dans un sol ordinaire. Le seul « truc », c’est que si elles ont beaucoup de soleil et peu d’eau, elles vont « monter en graines« , c’est à dire utiliser toute leur énergie pour faire des fleurs. Pareil si on traîne trop pour les récolter.
Une fois qu’elles ont reçu ce signal qui les incite à produire des graines, on peut toujours tailler les tiges florales pour les ralentir. Ce n’est cependant pas très efficace et il ne faut pas attendre pour les manger.
La gestion de l’eau pour de belles laitues.
C’est le nerf de la guerre. Pendant les six semaines que dure la culture, il ne faut pas de pénurie d’eau, sinon les laitues vont faire des feuilles coriaces.
Dans la nature, les laitues se plaisent en terrain plutôt sec, en plein soleil. Sauf que pour les consommer, on veut les forcer à faire de larges feuilles, et pas de tige, à ne pas « monter » quoi. Par rapport à leurs conditions « idéales », le jardinier leur « fournit » donc moins de lumière, et davantage d’eau.
On peut bien entendu pailler, mais cela implique de gérer les invertébrés – comprenez mollusques – à certaines périodes – au début du printemps et en fin d’été. Un truc qui marche pas trop mal est d’intercaler des lignes d’ail, d’oignons et d’échalotes. Certains innocents parmi vous s’imaginent peut-être que leur odeur repousserait les mollusques ? Malheureusement non, ça fonctionne parce que l’odeur de l’ail masque celle des laitues, donc les mollusques ne les sentiront pas à distance. Parce contre, ça ne trompera pas ceux qui passent juste à côté par hasard .
Le sol ne doit jamais sécher au point de former une croûte, entre deux arrosages on peut toutefois attendre jusqu’à laisser sécher très légèrement la surface. Ce qui implique de varier énormément le rythme d’arrosage selon la saison : une fois par jour en été et jamais en hiver.
Quelles variétés pour quelle saison ?
Pour récolter au printemps.
Toutes les variétés de laitues peuvent se semer au début du printemps pour être récoltées dès avril. On peut même en semer en fin d’hiver sous un châssis avant de les repiquer.
Pour récolter en été.
Les variétés d’été sont dites « de plein champs », comme les batavias, ou les « laitues grasses » comme la sucrine ou la rougette. On peut aussi cultiver à ce moment là les salades « à couper », comme les feuilles de chênes .
Pour récolter en hiver.
Toutes les laitues ne supportent pas le froid hivernal. Les laitues feuilles de chênes, les laitues ‘Salad Bowl’, ‘Merveille d’hiver’, et la laitue pommée ‘Apia’ – entre autres – résistent bien au froid. Attention, certaines variétés dites sont dites d’hiver car elles supportent le manque de lumière, mais pas les grands froids, donc il faut les abriter.
Faire un calendrier/étaler ses semis.
En fonction de la saison, prévoyez entre 6 et 10 semaines de culture. Plus le soleil sera intense, moins vous pourrez cultiver longtemps, et plus il faudra semer souvent.
En mars : Commencez au début du printemps par semer une variété à couper, pour assurer le coup. Bien sûr, vous devriez aussi semer une seconde variété que vous choisirez exclusivement pour sa saveur. Au printemps, effectuez chaque mois une session de semis, et vous ne serez jamais à court.
A partir de mi-mai, vous devez adapter les variétés que vous semez, car certaines supportent mal la sécheresse. On vous conseille les laitues « grasses » à feuilles épaisses et les laitues pommées comme la ‘Batavia’. Passez à un rythme de semis tous les 21 jours.
A partir de septembre vous pouvez commencer à semer les variétés d’hiver, celles qui ont des feuilles coriaces et ne craignent pas le froid. Un semis tous les 40 jours suffit largement, surtout si vous avez des variétés « à couper ».
Repiquer, ou semer en place ?
Semer sous abri et repiquer ensuite n’est pas automatique, c’est intéressant surtout au début du printemps et en hiver, pour que les graines aient assez chaud et germent. Quand vous repiquez, pensez bien à couper les feuilles de moitié, comme ça vos plants sécheront moins les premiers jours. Si vous les voyez tout flétris les premiers jours pas de panique, c’est normal c’est le temps qu’il leur faut pour se ré-enraciner.
Faire des salades à l’intérieur ?
C’est une bonne idée, ça prend juste un peul de place. En gros, on obtient l’équivalent d’une laitue par pot de 3 L, donc si on veut en manger souvent ça devient vite encombrant. A part ça, si vous avez une fenêtre bien exposée ça suffit comme lumière.
Il n’y a pas de geste compliqué à réaliser : il suffit de semer pas trop dense dans un mélange assez fin, de recouvrir à peine de terre. Dès que les pieds ont 4 feuilles – 2 cotylédons et 2 feuilles – éclaircissez afin de ne garder que les plus beaux tous les 10 cm. Rien ne vous empêche de repiquer l’excédent dans d’autres pots.
Cette image de Kristine Paulus montre assez bien un semis un peu trop dense 😉
Voici la densité recherchée à la fin, montrée par www.metaphoricalplatypus.com.
La température des appartements pas surchauffés – 17 à 21°C – convient bien aux laitues, même si idéalement il faudrait qu’elles aient un peu de fraîcheur la nuit. Niveau humidité c’est comme à l’extérieur, il faut arroser en pluie fine seulement quand le sol sèche en surface.
Comptez au moins 4 semaines de culture.
Faut-il fertiliser ses laitues ?
Comme expliqué plus haut, les laitues n’ont que des feuilles à produire, donc elles ne devraient pas être exigeantes en engrais. On trouve ça particulièrement idiot de mettre des engrais minéraux sur une plante qui n’en a pas fondamentalement besoin.
En revanche si vous avez un compost, utilisez le thé de compost bien dilué une fois toutes les 3 semaines, ça aidera les feuilles à grandir. N’en mettez pas sur les feuilles, mélangez-le juste à l’eau d’arrosage.
Mais alors Groww, c’est quoi?
Si vous tombez sur ce site par hasard et que vous avez lu jusqu’ici, sachez tout de même que Groww est une application mobile de jardinage qui vous rappelle les arrosages, les repiquages en temps et en heure, disponible pour Iphone et Ipad ici et pour android là.
Remerciements à Liz West pour l’image d’en-tête.