
La fonte des semis – on peut s’en prémunir sans tout stériliser.
La fonte des semis est d’abord imperceptible. Il se passe dans le sol bon nombre de choses invisibles à l’œil nu, et quand on constate quelque chose, c’est déjà trop tard. Il faut donc anticiper.
Reconnaître la fonte des semis.
La « fonte des semis » de nombreuses espèces de plantes est causée par l’action de champignons ou de bactéries installés dans le sol. Il en existe plusieurs espèces, mais les conséquences sont les mêmes. Les jeunes plants sèchent sans raison même en sol humide, et s’affaissent sans aucun recours. Il n’y a plus qu’à tous les jeter.
Qu’est-ce qui se passe ?
Ces micro organismes pathogènes traversent la paroi des graines et des tous jeunes plants durant les premières semaines après la mise en terre. Ensuite ces parois deviennent trop épaisses et les plants ne risquent plus rien. Une fois la colonie installée dans la plante, elle s’en nourrit, et provoque sa dégénérescence.
Fusarium sur succulente. Source photographique Scot Nelson.
Pourquoi ça arrive et comment anticiper ?
C’est là que ça peut devenir compliqué. Parce que les causes sont multiples, et que si on veut toutes les contrôler on en arrive à semer sur terreau stérilisé et traité aux fongicides des graines « de qualité » désinfectées, en milieu aéré, en maîtrisant parfaitement les arrosages et en désinfectant ses outils. C’est la vision productiviste, qui n’économise pas l’usage d’alcool à brûler. La vision « on tire sur tout le monde, on finira bien par toucher un terroriste. »
Mais comment peut bien faire la plante dans la nature sans un gentil jardinier qui la surveille en permanence, hmmm ?
Dans un sol naturel équilibré, d’autres organismes – non parasites – occupent la même niche écologique que ceux responsables de la fonte des semis – nommés Fusarium, Pythium, Phytophtora, Rhizoctonia, etc. Mais quand on sème dans un milieu « artificialisé » – de type terreau désinfecté par un compostage à chaud – ou dans une terre perturbée, que se passe-t’il ? Hé bien les champignons parasites se réinstallent plus vite que les autres, à cause de la loi de Murphy 😉
« Bon d’accord Groww, c’est gentil ton monologue sur les déséquilibres naturels, mais comment je fais pousser mes tomates, moi ? »
La décoction de prêles est conseillée : on trempe simplement ses graines dedans avant de semer.
En pleine terre.
Idéalement, on vous dirait de persévérer et de toujours faire plusieurs semis à quelques semaines d’intervalle. Souvent, les premières graines ne germent pas immédiatement, restent dans le sol, et laissent le temps aux champignons de s’installer. Donc en semant un peu plus tard avec un climat qui s’est réchauffé, ça finit par marcher.
N’utilisez pas non plus d’engrais solubles, ils servent de nourriture aux champignons du genre Pythium. Les premiers temps la plante utilise l’énergie de la graine donc ça ne la ralentira pas.
En intérieur.
Méfiez-vous des atmosphères trop humides – absence de ventilation – et des sols trop froids ou détrempés. Certains terreaux sont de vrais aspirateurs à humidité, ils passent directement du stade détrempé au stade sec, alors méfiance.
Attaque de Pythium sur un plant bien développé. Source photographique Scot Nelson.
Conclusion sur les maladies cryptogamiques.
Ce sont les maladies provoquées par des organismes filamenteux parasites, souvent des champignons. Elles ne provoquent pas que la fonte des semis, et sont les plus compliquées à gérer au jardin. Certains préconisent de traiter systématiquement aux fongicides – chimiques ou naturels – pour les prévenir. Sauf que d’un point de vue holistique en faisant ça on détruit tous les champignons de la zone, même ceux qui sont utiles. Alors on a un milieu qui se déséquilibre et les problèmes s’enchaînent.
Image de couverture représentant un semis de coriandre en parfait état : Rev Stan.
lovinair
Encore un excellent article;) bravo <3