
Toutes les réponses à vos problèmes de pelouses et de gazon.
Lorsque les premiers utilisateurs de Groww ont demandé l’ajout de plantes dans l’application, il faut bien qu’on l’avoue, on a été un peu surpris d’y trouver le gazon – réclamé plusieurs fois en plus! Quoi, du gazon? Ces jardiniers veulent que Groww leur rappelle de tondre tous les quinze jours? On a tergiversé, on en a discuté, on s’y est attelé, et la fiche du gazon, à force, a commencé à ressembler à un roman… Alors voilà : on en a fait un article!
I fought the lawn and the lawn won – photo JD Hancock
Qu’est ce que je peux faire pour mon gazon?
« Qu’est ce que je peux faire pour mon gazon? » entend-on souvent. Alors, la première chose qu’on a envie de dire, c’est que le gazon, et d’une manière générale, le jardin, n’a pas beaucoup besoin de nous – et que si on le laisse faire, la plupart du temps, il se débrouille pas mal. C’est plutôt nous qui avons besoin de lui, et qui souhaitons le modeler à notre désir. Et parfois, hé bien, il résiste ! Il ne correspond pas tout à fait à ce qu’on voudrait qu’il soit – c’est particulièrement vrai du gazon…
Ceci n’est donc pas un « guide clé en main” de l’entretien d’une pelouse, mais cherche plutôt à fournir des outils de compréhension de ce que vous avez sous les yeux – enfin, sous les pieds, en l’occurrence! Voici donc… Tout ce que vous n’avez jamais osé demander sur le gazon!
Mais d’abord un gazon c’est quoi?
Les gazons apparurent dans les parcs et jardins d’abord sous la forme de prés pâturés très court par des moutons ou des oies, avant d’être popularisés par l’usage des tondeuses. Mais au fait, pourquoi les appelle-t-on parfois gazons, parfois pelouses ?
Gazon vient du francique waso – une motte de terre revêtue d’herbe – et pelouse du latin pilosus – soit “couvert de poils »! Gazon et pelouse sont donc synonymes, l’un hérité du francique, l’autre du latin, et qui, dans le langage courant, désignent de la terre couverte d’herbe rase.
Là, presque spontanément, chers lecteurs vifs et attentifs, vous vient une question : Pourquoi cette herbe a-t-elle donc « décidé » de rester rase ? Aurait-on miraculeusement trouvé une plante qui soit drue, courte, toujours verte, qui accepte d’être piétinée, pousse au soleil ou à l’ombre, dans n’importe quelle terre transportée, baladée, déplacée en fonction de nos besoins et de nos envies ? Oui, oui, ça existe M’sieurs et Dames! Ca s’appelle du gazon synthétique, il est constitué de polymères, et il faut juste le balayer de temps en temps, car l’auto-nettoyage n’est pas encore au point. En fait, il vaut même mieux ne pas le mettre sur de la terre, car ça forme des creux et des bosses. Ah, par contre, en version naturelle, et bien non, ça n’existe pas.
La condition fait le gazon
La tondeuse, première condition d’une pelouse ou d’un gazon
Quelle est la condition sine qua non de l’existence d’un vrai gazon ? C’est la capacité du « milieu » à empêcher le développement de la plante en hauteur, pour la forcer à occuper densément tout l’espace au sol. Dans le cas des pelouse « naturelles », c’est dû à une particularité du sol, trop peu profond (pelouses arides), ou trop pauvre (gazons sur tourbières) pour permettre à la plante de grandir.
Les pelouses de nos jardins usent d’un autre expédiant que la limitation des ressources d’un sol : la tonte – ou le broutage, par des herbivores – qui est la première condition d’existence d’un gazon enherbé. Comment? Simplement parce que les différentes graminées qui composent le gazon supportent très bien le fait d’être taillées court et souvent, quand d’autres types de plantes -notamment les buissons et arbustes – qui sont susceptibles de s’installer au même endroit s’en trouvent plus affaiblis. Ainsi, en théorie, en tondant pendant des années au même endroit, on finit par « spécialiser » la surface tondue, où ne subsisteront que des graminées. Miracle!
« Oui, c’est bien joli votre histoire de tonte miraculeuse, me direz-vous, mais moi je tonds ma pelouse depuis 20 ans, et elle est toujours pleine de mauvaises herbes/de mousses/de trous! »(cochez la case qui vous correspond). « Dois-je mettre de l’engrais, passer le scarificateur, le décompacteur, l’ aérateur, me balader avec des semelles à clous, semer un nouveau gazon, faire la danse de la pluie ?… »
(Ca fait penser à une chanson de Boris Vian, non?)
Ombre, sol sec, piétiné ou acide: tous les milieux ne sont pas bon pour le gazon
On vous répondra donc que si la tonte permet de gêner les autres plantes, elle ne va pas pour autant rendre miraculeusement le milieu dans lequel elle passe totalement favorable aux graminées. Passer la tondeuse sur une dalle en béton ne va pas y faire pousser de l’herbe! La mousse et les pissenlits ne tuent pas l’herbe, n’envahissent pas votre pelouse : c’est votre herbe qui meurt parce que le milieu ne lui convient pas. Si vos graminées disparaissent, elles laissent des trous, dans lesquels s’installe la flore spontanée, les mousses, ou rien du tout, donc un trou.
Pour faire pousser des graminées, en règle générale, il faut du soleil ou de l’ombre lumineuse, un sol frais et bien drainé, pas trop acide, assez riche.
Les exigences du gazon:
- Au soleil ou à mi-ombre. Pendant un temps, un gazon situé trop à l’ombre fera illusion, mais le manque de soleil va inciter les graminées à pousser en hauteur, au détriment de leur densité, et d’autres plantes vont combler les intervalles. Vous aurez pour finir un couvre-sol de lierre terrestre, ou de renoncules, ou de ce qui se plaira le mieux à cet endroit… l’effet sera différent, mais franchement, ce n’est pas grave. Ne le prenez pas comme un échec personnel, n’arrachez pas tout pour semer un autre gazon, le même résultat se répétera encore et encore.
- En sol frais et bien drainé. Dans un sol trop sec, ou trop peu profond, le gazon devient jaune, cassant dès qu’il fait un peu sec. En cas de piétinement ou de circulation régulière sur le gazon, le sol va se compacter, surtout s’il est argileux ou limoneux, et votre gazon va dépérir par asphyxie racinaire en période humide, et dessèchement en période sèche, pour finalement laisser la place à une jolie petite plaque de mousse. C’est grave ? Non, c’est juste un peu plus jaune, et ce n’est pas du gazon.
- Pas trop acide. En terrain acide, seules certaines plantes bien adaptées poussent, et l’équivalent de la prairie y est la lande, dans laquelle les graminées ne sont pas une espèce dominante.
- En sol riche. Cela va conditionner la vitesse de pousse de l’herbe, et sa capacité à se régénérer en cas de dégâts.
Maintenant, ne croyez pas que les règles ci-dessus soient absolues, vous arriverez toujours, en cherchant bien, à trouver des semis qui supportent une ou plusieurs infractions aux conditions énoncées ci-dessus. Mais en contrepartie, vous aurez d’autres contraintes…
Les « solutions miracles », et les solutions raisonnables pour un beau gazon
Un « professionnel », « paysagiste » vous a proposé d’enlever toute la terre abîmée de votre pelouse, de ramener de la sacro-sainte « terre végétale », et de vous semer un beau gazon tout neuf, tout dru, bien vert, avec arrosage automatique, et engrais tous les mois en échange d’une somme « symbolique » ? Vos petits enfants ne vous diront pas merci, dans 30 ans, car chaque étape citée plus haut a un coût écologique colossal à long terme!
La solution standard miracle qui ne requiert de votre part que le consentement de votre portefeuille et s’installe en un mois est en contradiction totale avec l’idée même de jardinage (et les principes de notre application, évidemment). Prendre une terre qui était bien installée quelque part, pour la ramener chez vous, la compacter pendant le transport, la dé-compacter avec une fraise, aura des conséquences.
Inutile de vous préciser que les gazons de placage, conçus au départ pour réparer entre deux matchs les dégâts des terrains de sport, ou garnir instantanément un espace événementiel, participent de cette même logique productiviste qui vous chargera ensuite de contraintes d’entretien assez délirantes.
Certaines solutions créent de nouveaux problèmes
Un gazon, une fois abîmé, a besoin pour se régénérer que vous l’aidiez par des pratiques jardinières raisonnées en fonction du milieu. Par exemple, s’il est compacté, il aura besoin de se reposer, surtout l’hiver, donc ne le piétinez pas pendant plusieurs mois et paillez-le pendant cette période avec des feuilles, pour attirer des vers de terre qui vont aérer le sol… Pour vous! Méfiez-vous si vous ne ramassez pas l’herbe, car certes l’herbe reste pour se décomposer sur place, mais si elle coupée en fragments trop longs, par exemple par un système de mulching mal conçu, ou si vous tondez de l’herbe mouillée, un feutrage épais va se former. Les couches épaisses d’herbe de tonte se décomposent très mal, et vont rester en paquets dans la pelouse, provoquant des trous. Ramassez, au contraire, et utilisez la tonte pour pailler les massifs, le potager !
Il faut régulièrement laisser pelouse et jardinier se reposer
Vous essayez de tondre plus court pour forcer votre gazon à se densifier… et vous constatez un jaunissement. Comprenez que raccourcir les tiges de l’herbe, au delà d’une certaine limite, va l’obliger à limiter son développement racinaire pour privilégier le développement aérien. En conséquences, ses racines iront moins profond, et n’accéderont plus aux ressources en eau et en minéraux dont elles disposaient auparavant. Ne vous étonnez donc pas si le trèfle, qui contrairement aux graminées, a la capacité de fixer l’azote de l’air, devient une espèce dominante dans votre gazon.
Les graminées utilisées dans les pelouses sont des plantes vivaces à durée de vie éphémère, ce qui signifie qu’elle ne vivent que quelques années (4 années pour le Lolium perenne, ou ray-grass, qui est le plus utilisé). Il faut les laisser fleurir – au moins sur une zone – une fois par an, pour leur permettre de se ressemer, donc ne pas les tondre durant plusieurs semaines entre le printemps et l’automne, ce qui pour le mordu de pelouse, est une opération particulièrement délicate….
Laisser s’installer un gazon
Remarquez qu’on ne parle pas forcément ici de semer un gazon, car c’est à réserver aux cas où le gazon a été tellement abîmé qu’il mettra trop longtemps à se réinstaller, même avec un coup de pouce. Si vous avez déjà une pelouse, mais qu’elle ne vous convient pas pour une des raisons que j’ai cité plus haut, changez votre façon de l’entretenir, elle se régénérera toute seule, et vous garantira des espèces adaptées.
Si vous êtes dans le cas moins fréquent d’un gazon “de novo”, sur un terrain qui a subi une “opération table rase” – par exemple autour d’une maison neuve – ramener de la terre “végétale” par dessus vos sols bouleversés ne suffira pas.
Pour simplifier au maximum : comprenez que lors du terrassement, les différentes couches du sol auront été mélangées, les micro-organismes de surface enfouis en profondeur, avec probablement la végétation préexistante. Toutes ces perturbations rendront votre terre inapte à décomposer les nouveaux apports de matières organiques, obligeant à fournir de l’engrais aux plantations sous peine de les voir s’étioler. Cycle infernal…
Démarrer un cercle vertueux
Les processus naturels prennent du temps, il faut donc s’armer de patience. Un jardinier soucieux de l’environnement et de l’avenir de son jardin, pourra, en préalable à toute plantation sur un terrain perturbé, pailler l’ensemble de la surface plusieurs mois, pour faire revenir les vers de terre, qui lentement remettront les couches du sol en ordre, avant de faire un semis de gazon sur un terrain griffé et ratissé. Notez qu’en parallèle, cet apport d’humus améliorera la texture des sols argileux, très collants.
Accepter les différences
Enfin… Une pelouse mono-spécifique – composée uniquement de quelques espèces de graminées – est une vue de l’esprit, un artefact, surtout intéressante pour faire rouler un ballon ou une balle sans surprise… Et en fait assez pauvre plastiquement.
Un gazon varié pluri-spécifique – d’herbes, mais aussi de fleurs des champs, de trèfle, de pissenlits – vous renseignera sur la/les nature/s de votre sol, sur ses qualités, sur ses spécificités, et accueillera finalement , si vous le laissez de temps en temps se transformer en prairie, beaucoup d’insectes auxiliaires pour le potager. Les maraîchers en biodynamie ont d’ailleurs remarqué l’intérêt de garder des herbes installées spontanément entre leurs rangs de culture, dans lesquels peuvent se cacher les coccinelles, qui restent ainsi sur place pour que leurs larves se nourrissent des pucerons parasites des cultures.
En résumé:
- Patience… Le jardinage est affaire de temps, et fait souvent l’éloge de la paresse ! Laissez aux petits vers le soin de travailler pour vous…
- Ne piétinez pas trop, laissez votre gazon se reposer en hiver – voire paillez le pendant cette période pour attirer les bestioles !
- Ne tondez pas TROP souvent, ni trop court! Laissez monter en graine de temps en temps, au moins une fois par saison. Et ramassez la tonte, lorsque vous tondez, en l’utilisant en paillis ailleurs.
- Et enfin, acceptez la diversité !
Chez Groww, on se pose quand même la question : si il y avait moins de vendeurs de tondeuses, y aurait-y moins de pelouse? Parce que tout cet espace plat un peu inutilisé, toute cette uniformité nous laisse songeurs… On le dit comme ça en passant, mais certains ont transformé leur gazon en y faisant pousser des pommes de terre à même le sol, sans aucun travail en profondeur… A essayer, non?
A ceux qui passent par hasard
Si vous tombez sur ce site par hasard et que vous avez lu jusqu’ici, sachez tout de même que Groww est une application mobile de jardinage, gratuite, et disponible pour Iphone et Ipad ici et pour android là .
Merci à Jonas Weckschmied pour l’image d’en-tête
Darmagnac Jacques
Bonjour,
Je n’ai plus de pelouse, en revanche, de petites fleures jaunes ont pris la place, elles ont des feuilles rondes et ressemblent à des plantes grasses, si je les arraches il y a à la racine pleins de bulbes ronds. Voilà, qu’est ce ?
et que dois je faire? merci pour votre éventuel conseil .
Groww
Bonjour ! Il faudrait nous envoyer une photo, en utilisant le chat de l’app par exemple 🙂
arnaud
bonjour,
mon gazon en plaques a ete posé à l’automne 2018. Depuis quelques emaines la pelouse est parsemée de zones plus claires qui semblent prendre de plus en plus d’ampleur. je vous joins une photo en plan rapproché.
Pouvez-vous m’orienter sur ce problème svp ?
merci beaucoup
Cordialement
Groww
Bonjour ! Non, nous ne sommes pas des spécialistes du gazon, il faudrait peut-être vous orienter vers celui qui vous a vendu les plaques 🙂