
Cultiver son basilic : les clés pour le semer et le garder en vie.
Pesto, sauce tomate, tian, avec du fromage, des tomates, de la vinaigrette, en salade… Le basilic est incontournable, et pas seulement dans la cuisine méditerranéenne. C’est aussi une plante légendaire chez les jardiniers débutants ou confirmés pour son côté capricieux face à la culture. Ce qui le rend d’autant plus précieux dans l’assiette. Comme on l’explique ici, débuter au jardin par le basilic, c’est comme tenter de courir le marathon sans entrainement.
Vous voulez quand même cultiver votre propre basilic ? On vous comprend, vu que les feuilles se conservent mal, mieux vaut le consommer juste après la cueillette. Nous vous proposons donc cet article pour vous donner les clés de la réussite.
Comprendre d’où vient le basilic pour savoir ce qui lui plait
Étonnamment le basilic « Romain » n’est pas originaire de méditerranée, il provient de régions subtropicales – on hésite toujours entre l’Afrique centrale et l’Asie du Sud pour l’aire d’origine exacte.
Avant d’arriver jusqu’en France, le basilic est passé par l’Inde, l’Egypte durant l’antiquité, puis par l’Italie. Il a donc connu une acclimatation aux zones méditerranéennes, donc à une humidité faible. Ça permet de comprendre pourquoi le basilique aime tant la chaleur et n’apprécie ni l’humidité atmosphérique excessive, ni l’humidité du sol. Il n’apprécie pas la présence de beaucoup d’humus en décomposition – ça rend le sol plus acide, et si la situation est en plus humide il est très vulnérable aux champignons parasites. C’est la fameuse fonte des semis qui est très fréquente lorsqu’il est cultivé en intérieur.
Dernière nécessité pour produire beaucoup de feuilles : de l’azote, le basilic est très nitrophile, il a besoin d’un sol riche en nutriments directement disponibles.
N.B. En Afrique il existe des espèces de basilic vivace, mais ceux que nous cultivons sont annuels, donc il ne faut pas être surpris s’ils meurent l’hiver venu, même si vous les avez gardés bien au chaud.
Après tous ces siècles de domestication et de migrations, le basilic cultivé est forcément un peu fragile…
Cultiver le basilic à l’intérieur, ce n’est vraiment pas fastoche
Comme nous venons de le dire, le basilic ne vient pas des forêts tropicales, il n’est pas vraiment adapté à nos intérieurs chauds et confinés, surtout en l’absence de lumière. Si vous le cultivez derrière une fenêtre il faut qu’elle soit très bien orientée. S’il ne reçoit pas la lumière directe pendant au moins huit heures par jour, vous le verrez lentement dépérir!
L’autre problème avec la culture du basilic est qu’il apprécie un sol plutôt argileux, légèrement alcalin, donc sans trop d’humus. Or, nos terreaux sont composés quasi essentiellement de matières organiques en décomposition, ce qu’il apprécie très très peu et qui favorise – comme nous le disions plus haut – la fonte des semis.
Cultiver le basilic au jardin, c’est déjà plus facile
Il faut juste choisir le bon moment !
Pourquoi on vous conseille de cultiver en extérieur ? Parce que comme ça vous êtes obligé d’attendre que le sol soit bien réchauffé, ce qui vous amène mi-mai ou juin. A cette période les journées sont très longues, donc votre basilic aura beaucoup de lumière et pourra se développer très vite. Dès qu’il est au stade des feuilles, il devient résistant aux maladies fongiques – les champignons. Et comme il ne cherche pas désespérément la lumière, il développe un bon système racinaire, ce qui le prépare aux éventuelles sécheresses estivales.
Si vous avez décidé de semer à l’abri pour repiquer ensuite, ne gardez pas votre basilic à l’intérieur plus de quelques semaines après les semis. Donc ne semez surtout pas trop tôt, même à l’intérieur ! Sinon votre pot va traîner avec trop peu de lumière, le plant va s’étioler, et quand vous le sortirez il ne sera plus capable de s’adapter à la lumière extérieure.
Merci à F.D Richards pour l’image de ce beau basilic en pleine terre.
Les points importants à retenir.
- N’achetez pas du basilic élevé en serre chauffée – vous savez, ces pieds énormes qui vous font de l’œil dans le magasin – ils sont en fait fragiles et difficiles à garder en vie. Ils correspondent d’ailleurs plus à un mode de conservation longue de feuilles à consommer, qu’à une plante à entretenir…
- Si malgré l’avertissement ci-dessus, vous avez craqué pour un joli plant bien fourni… Démariez le en plusieurs pots : il y a beaucoup trop de plants dans les pots vendus dans le commerce (pour faire joli, touffu, donner envie d’acheter) et ils se font concurrence pour l’eau, la lumière et les nutriments. En plus, avec plusieurs pots, vous multipliez vos chances que l’un au moins survive !
- Semez plutôt vous-même le basilic et soyez patients, il sera bien plus adapté à vos conditions. Ou sinon achetez de jeunes plants – pas trop énormes – qui ont été cultivés en serre non-chauffée, à partir de la fin avril.
- SI vous le pouvez, n’hésitez pas à attendre et à semer directement en pleine terre !
- Retenez -c’est impératif ! – qu’il faut beaucoup de lumière et de chaleur – au dessus de 20°C – à votre basilic les premières semaines.
- Ne plantez pas dans du terreau pur, le basilic préfère de la terre calcaire et argileuse avec un peu de terreau. Le terreau seul est trop acide pour lui.
- Ajoutez de l’azote, par exemple sous forme de pipi – en savoir plus grâce à cet article sur les supers effets de l’urine humaine au jardin : clic – ou de purin d’ortie toutes les deux semaines les premiers mois.
- Ne plantez pas directement au soleil – acclimatez vos plants quelques heures par jour à l’extérieur avant de les repiquer.
- Arrosez régulièrement et sans excès, le sol ne doit pas être détrempé – l’eau remonte si on appuie dessus – en permanence, il doit être juste « humide ».
- Trop de jardiniers récoltent leur basilic par les plus grandes feuilles, c’est une erreur magistrale ! Celles-ci servent à la photosynthèse, en les coupant, vous affaiblissez le plant. Choisissez des feuilles jeunes et vert-clair ! On développe cette idée, et d’autres, dans cet article : clic!
- Pour bien conserver votre basilic, séchez-le ou congelez-le. Toutes les explications pour conserver vos aromatiques sont dans cet article.
- Récupérez vos graines en fin de saison, elles seront plus faciles à faire germer et plus adaptées à votre sol.
- Semez en plusieurs fois en particulier si ça ne fonctionne pas du premier coup.
Et Groww c’est quoi ?
Essayez Groww, par exemple en allant directement sur la fiche de culture du basilic. Cliquez sur « ajouter à mes plantes« , précisez s’il est en pot ou en terre, quand vous l’avez semé ou planté, hop. Groww vous rappelle les arrosages en fonction de la saison, les repiquages, vous aide à prévenir maladies et coups de chaud, et vous dit quand et comment récolter.
Groww, c’est à la fois un site et une application de jardinage, gratuite, qui vous aide à savoir quoi faire, quand, et comment au jardin en fonction de vos plantes, de votre localisation géographique, du temps qu’il fait, et pas seulement pour le basilic ! Groww est disponible pour Iphone et Ipad ici et pour android là.
Merci à Manuel De Simone pour l’image d’en tête.
Sylvain Renou
Salut :). Ton blog est vraiment génial, je tenais à te remercier pour l’aide que tu apportes. J’ai appris beaucoup de chose qui m’ont vachement aidé!