
Plantations : L’art de se planter, en 10 points.
Louper ses plantations, ça ne s’improvise pas, Messieurs-Dames ! Se renseigner sur la mauvaise plante, utiliser le mauvais outil, mélanger toutes les étiquettes, couper la partie qu’il ne fallait pas couper… c’est tout un art !
C’est l’automne, LA principale saison de plantation au jardin. On en profite donc pour vous raconter les plus belles erreurs possibles lors de cette opération, en dix commandements.
1. Au pire moment, tu planteras !
Vous étiez pourtant con-vain-cu que ce dahlia était un bulbe et que c’était le moment de le planter ! Oui, c’est un bulbe, mais un bulbe d’ÉTÉ ! Donc, celui là, on le remet en terre au printemps, pas à l’automne !
Petit rappel : en automne, on peut planter la plupart des vivaces, les bulbes de printemps, les arbres et les arbustes. Ces plantes se préparent ou sont déjà prêtes pour passer l’hiver en « dormance » : c’est le bon moment pour pouvoir les manipuler.
Par opposition, l’automne n’est pas du tout le moment pour planter les annuelles, les bulbes d’été et d’automne.
Pour les plantes potagères, on ne peut pas vous donner de règles, car certaines sont des annuelles, d’autres des vivaces, et d’autres encore sont des bulbes 😉
2. Après les plantations, jamais tu n’arroseras !
Vous plantez en automne, il ne fait pas très sec et pourtant les plants peuvent très facilement sécher en cette période. Pourquoi ?
Parce qu’après la plantation, s’il reste des cavités autour des racines, le seul moyen de les boucher est de les inonder pour que la terre s’y glisse. Les froids hivernaux peuvent être redoutablement secs, donc l’air, au contact des racines, peut faire sécher entièrement votre plante.
3. A l’envers, ton arbre tu planteras !
C’est possible ! Un arbre en racines nues qui a été bien « habillé » par le pépiniériste n’a plus de « chevelu » autour des racines. Elles peuvent donc franchement ressembler aux branches ! Dans le doute, cherchez les « cicatrices foliaires », sortes de lignes qui marquent l’emplacement des futurs bourgeons. Elles n’existent que sur les branches.

Soyez particulièrement méfiant lors de la plantation des baobabs 😉Source photographique : Olivier Lejade
4. Où tu as planté, tu oublieras !
Planter en automne, c’est bien! Mais quand revient le printemps… on ne sait plus trop ce qu’on a planté et où on l’a planté quand des feuilles commencent à sortir de terre. Et hop! On se met à retourner le sol pour planter des annuelles en arrachant les vivaces qu’on avait oublié là.
5. A nu le sol tu laisseras !
Vous ne le saviez peut-être pas, mais la terre ne supporte pas d’être laissée à nu. Si après vos plantations elle est laissée ouverte aux intempéries durant plusieurs mois, elle s’abîme. Pourquoi ? Parce que d’une part la pluie va « battre » la surface du sol et former une croûte dure. Lors des précipitations, les nutriments vont aussi être « lessivés », c’est à dire entraînés en profondeur hors de portée des racines.
D’autre part, les micro-organismes qui se nourrissent des matières en décomposition pour les transformer en nutriments n’auront rien à manger. Ils ne produiront plus rien à manger pour les racines pendant toute cette période. Au printemps, tous les anciens nutriments auront été lessivés, et aucun nouveau n’aura été fabriqué. Donc vous devrez remettre de l’engrais.

Pour éviter d’abîmer votre terre, paillez juste après vos plantations. Source photographique : Laurel F
6. La période des plantations, tu louperas.
Hé oui, quelle déception lorsqu’on réalise qu’on a raté la meilleure période ! Être obligé d’attendre parfois jusqu’à l’année prochaine… et même si dans beaucoup de cas, on peut aussi planter au début du printemps, ce n’est pas pareil !
7. La motte de ta plante,tu fendras.
Cela peut paraître anodin, mais pour les arbres et les arbustes, il faut faire très attention de ne pas fissurer la motte en plein milieu en la manipulant. Ce serait comment de ne pas arroser à la plantation, l’air viendrait sécher les racines tout l’hiver.
Pas de panique ! Si cela arrive, il faut juste penser à reboucher la fissure en faisant glisser de la boue dedans !
8. En terrain détrempé, tu planteras !
C’est une situation souvent rencontrée en sol argileux : le sol n’y parait pas le reste de l’année, mais en hiver, il s’y forme par endroit des poches qui retiennent l’eau très longtemps . Pour la plupart des bulbes et certaines vivaces à racines fragiles, c’est radical. Ceux-ci pourrissent durant l’hiver, et vous ne les retrouvez plus au printemps !
9. Dans la motte, le tuteur tu planteras !
Ben non, surtout pas !
Petit rappel : le tuteur se place face aux vents dominants, et on doit le planter au fond du trou, à coté de la motte 😉 Sinon tout le monde basculera de concert ! Ce sera rock and roll, remarquez…
10. Le collet de ta plante, tu enterreras !
Enterrer le collet d’une plante, c’est la planter trop profondément dans la terre : une partie de la tige ou de l’écorce se retrouve dans le sol, s’asphyxie et pourrit.
D’accord, certaines espèces le tolèrent très bien – comme le buis et les tomates. Mais si ce n’est pas précisé, dites-vous à priori que votre plante n’aime pas avoir ses parties aériennes enterrées. Logique, non ?
Comment savoir trouver la limite entre les racines et la tige ? Il y a généralement une petite ligne horizontale ou un changement de texture assez visible à la rencontre des deux.
Plus de conseils ?
Honnêtement, nous sommes loin avec cet article d’avoir fait le tour des points à vérifier lors des plantations. Si vous désirez éviter les désagréments et vous simplifier la vie, utilisez notre application mobile groww. Elle vous explique quoi faire au jardin, à quel moment et de manière personnalisée.