
Agissons pour la biodiversité en devenant des militants du tiers-jardin !
Le tiers-jardin, kézako?
Le tiers-jardin, cela consiste tout simplement à laisser en friche une partie de son jardin – à l’abandonner à la nature seule. Comment ? Techniquement, en n’y mettant simplement plus les pieds, ou presque : on vous en dit plus, un peu plus bas sur cette même page. Et à quoi ça sert ?
La biodiversité est en danger !
Tout le monde a conscience aujourd’hui que la biodiversité est en danger. Les media se sont largement fait l’écho ces derniers jours d’une étude menée sur vingt-sept ans en Allemagne annonçant la disparition de 75 % des insectes volants dans le pays – et cela seulement dans les zones naturelles protégées. Et dans nos jardins ? C’est pire…
La biodiversité a fui aussi de nos jardins, tout simplement parce que nous ne lui rendons pas la vie facile. A force de vouloir plier la nature à notre goût : un gazon qui occupe la plus large partie de la surface disponible, tondu trop court et trop souvent, des haies d’une seule espèce, pas toujours locales et dont la plupart ne portent pas de baies comestibles pour les oiseaux, des plates-bandes bien dessinées, souvent désherbées – quand ce n’est pas au roundup ! – des essences limitées, les mêmes d’ailleurs, de jardin en jardin puisqu’achetées dans la même jardinerie…
Nous avons tout bonnement exclu de nos jardins amoureusement entretenus la cohorte des insectes, parfois mollement désirés, parfois franchement indésirables – pucerons, limaces, xylophages et coprophages – dont on mesure aujourd’hui l’absolue nécessité. Sans même parler des autres animaux !
Maintenant, comment contribuer, à notre petit niveau, dans notre jardin ? On peut fabriquer un hôtel à insectes, c’est plutôt à la mode, mais si c’est pour poser un tel ouvrage au milieu de la pelouse tout en continuant de la tondre à ras chaque samedi, franchement, c’est pas la peine.
Alors, comment on s’y prend ?
Quelle surface convertir ? Il n’y a pas de règles, commencer même avec un petit mètre carré, c’est bien ! Dans la plupart des cas cependant, laisser une partie du gazon monter en graines – disons 10 ou 20% de la surface c’est super ! – à un endroit auquel vous n’avez pas besoin d’accéder, ou rarement. Posez-y ça et là quelques branchages, des bûches même, un tas de feuilles mortes. Le long d’une haie vive c’est encore mieux ! Et puis, tout simplement, ne vous en occupez plus. Vous verrez y pousser des choses peut-être surprenantes – à regarder d’assez loin ! – et revenir des insectes assez vite !
Il s’agit aussi d’accepter un jardin moins « propre » – expression si courante dans nos jardins, comme si un jardin devait être propre – mais enfin ce n’est pas une salle de bain ! C’est un écosystème, vivant, évoluant !
Et voilà. En prime, c’est toujours moins de boulot !Et on est assez fan du jardinage paresseux!
Qu’y gagner ?
C’est bon pour la planète, bon pour la diversité, mais aussi pour vous et votre jardin ! Vous allez y faire revenir les insectes, comme le carabe, qui saura réguler vos populations de limaces (qui sont elles aussi nécessaires, doit-on le redire ?), élever des pucerons dont viendront se régaler les coccinelles.
D’ou vient cette expression ?
Elle s’impose d’elle-même, et elle est à rapprocher du Tiers-paysage de Gilles Clément – nous en avons déjà parlé notamment à propos de L’île Derborence, un tiers-paysage volontaire créée par Gilles pas loin de chez nous, au parc Matisse à Lille.
Petit rappel salutaire :
Le Tiers-Paysage –fragment indécidé du Jardin Planétaire- désigne la somme des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature.
(…) Comparé à l’ensemble des territoires soumis à la maîtrise et à l’exploitation de l’homme, le Tiers-Paysage constitue l’espace privilégié d’accueil de la diversité biologique. Les villes, les exploitations agricoles et forestières, les sites voués à l’industrie, au tourisme, à l’activité humaine, l’espace de maîtrise et de décision sélectionne la diversité et parfois l’exclut totalement. Le nombre d’espèces recensées dans un champ, une culture ou une forêt gérée est faible en comparaison du nombre recensé dans un délaissé attenant.
Et « militer », pourquoi?
Parce qu’il est urgent d’agir, et de changer les mentalités ! Un jardin en pleine santé, avec un maximum d’espèces d’insectes, mais aussi de plantes diverses – c’est un grand pas en avant ! Dites le autour de vous, parlez-en, il faut convaincre le voisin, le grand-père, l’ami !
Si vous tombez sur ce site par hasard et que vous avez lu jusqu’ici, sachez tout de même que Groww est une application mobile de jardinage qui reconnait les plantes disponible pour Iphone et Ipad ici et pour android là.
Pour l’image d’en-tête, nous remercions Tony Armstrong!
Francis
Merci pour ce genre d’article c’est très intéressant