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Le paillage au potager permet à la vie de s’y épanouir.

By Thibaut Martini on 9 mars 2018

Il paraît que certains jardiniers se refusent encore à mettre un paillage, et laissent leur terre à nu. Non mais! Si vous faites partie des fervents utilisateurs de notre petite application d’aide au jardinage, vous avez sans doute remarqué que le conseil « paillez » revient comme une litanie, voire une véritable obsession… Alors, voilà pourquoi.

Paillis or not paillis ? That is the question.

Beaucoup de jardiniers paillent pour protéger les plants – de la sécheresse en été, du froid en hiver. Pourtant, l’intérêt du paillis va bien au delà ! Nous allons tenter, dans cet article, de vous montrer que le paillage présente beaucoup d’avantages, à condition de le comprendre et de s’adapter aux processus qui y sont liés.

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Crédit photo : Paul Schulze

Les techniques de paillage sont inspirées de processus observés dans la litière des sous-bois.

L’idée globale derrière l’emploi d’un paillis est de protéger la vie du sol – les petites bestioles ! – qui va travailler à la place du jardinier. Les micro-organismes et les insectes se chargeront de décomposer ce qui tombe sur le sol, de le transformer en nutriments pour les plantes, tandis que les vers de terre l’ameubliront en venant chercher la nourriture à proximité de la surface.

Le sol forestier se régénère seul, grâce à un paillage spontané par les feuilles des arbres. On peut voir combien le substrat formé offre une structure drainante, ainsi que la vitesse à laquelle les feuilles se décomposent.

A chaque situation son paillage.

Il n’existe pas un, mais des paillages. La question du choix entre ceux-ci est importante.

Le principe pour choisir son paillage est d’être clair sur l’objectif recherché. Vous avez le choix entre :

– « Pour protéger mes plantes du froid hivernal« . Dans ce cas, une couverture qui retient de l’air sera la plus adaptée, on privilégiera de la paille, ou quelque chose d’approchant.

– « Pour protéger la terre de la battance de la pluie et du dessèchement« . Tous les paillages organiques répondent à cette contrainte, et les paillages minéraux sont un peu moins efficaces.

– « Pour garder ma plante au chaud et au sec« . Dans ce cas, utilisez un paillage minéral, de graviers.

– « Pour améliorer la texture de mon sol en reconstituant le complexe argilo-humique« . Ici, le choix est plus réduit, on recherchera des paillages qui contiennent de l’humus, donc en priorité à base de feuilles, de bois broyé – type BRF – , voire de compost. La présence d’humus attirera en prime les vers de terre.

– « Pour enrichir mon sol« . Si on veut enrichir son sol uniformément, les solutions proposées ci-dessus conviennent parfaitement. En revanche, pour un enrichissement important, seul le paillage au compost conviendra.

– « Pour empêcher le semis d’autres plantes« . Il est bon de savoir que le paillage à base de feuilles mortes – pas d’aiguilles de conifères – provoque lors de sa décomposition un effet anti-germinatif qui gênera beaucoup la levée des graines. A l’inverse, évitez ce paillage au potager, au printemps, si vous comptez semer en pleine terre.

– « Pour acidifier mon sol« . N’attendez pas de miracles dans ce cas, vous ne transformerez pas votre jardin en tourbière avec du paillage. En revanche, les paillis à décomposition difficile, comme ceux à base d’aiguilles de conifères acidifient légèrement le sol en surface.

À l’inverse, un sol laissé à nu fait fuir la vie, les vers, les micro-organismes, qui  ne transforment plus rien… Quel dommage ! Alors, finie cette manie de laisser un sol à nu, et pire ! Fini de retourner la terre à chaque saison : laissez les vers travailler pour vous!

Considérations générales sur les natures de paillage.

D’un point de vue général, pour pailler vos pieds d’arbres et vos massifs de fleurs vivaces, le mieux est le bois broyé, mais il demande beaucoup de travail pour le fabriquer. Les feuilles mortes se décomposent plus rapidement, mais aident bien à l’amélioration du sol, elles sont donc une alternative intéressante.

Au potager, il faudra beaucoup alterner vos types de paillage, et beaucoup anticiper : paillage de feuilles à distance des périodes de semis, compost, voire herbe de tonte en très fine couche, bourrache, consoude, engrais vert étendu. Le mieux est d’expérimenter vous même ce qui marche le mieux en fonction de vos légumes et de votre terrain.

Concernant les paillages que les marchands vous proposent en sacs ou en rouleaux, à base d’écorce de pin, de galets, de paillettes de lin, de toile de jute, ils protégeront votre sol, certes, mais étant d’origine lointaine, ne lui apporteront pas d’éléments qu’il pourra s’approprier facilement. C’est d’abord de la cosmétique jardinière.

Si vous récupérez de la paille par un agriculteur, prêtez attention aux pesticides employés et en particulier aux nanifiants. En effet, en agriculture chimique, pour éviter que les blés ne se couchent sous l’influence du vent, ils sont souvent pulvérisés d’hormones nanifiantes pour limiter l’allongement des tiges. Ces produits ne se décomposent pas, ils restent dans les pailles, donc si vous en mettez au jardin, vos plantes resteront petites et mignonnes… C’est un style.

« Much ado about mulching », or « much ado about nothing* ? »… Ou les affreux croquemitaines du paillage.

(*beaucoup de difficultés avec le paillage, ou beaucoup de bruit pour rien ?*)

– A écouter certains jardiniers expérimentés, il semble parfois que pailler, ce serait rejouer Macbeth au jardin, le chaos, et l’invasion de vos laitues par des armées de ravageurs. Relativisons :

– « Le paillage sert de nid aux rongeurs » Cela arrive parfois. Si vous mettez un paillage si épais qu’un mulot peut y installer son nid, celui-ci en profitera. C’est surtout vrai avec la paille. Donc, au potager, si vous avez régulièrement des rongeurs, mieux vaut renouveler régulièrement le paillage en couches de moins de 40 mm. Les purins de Sureau noir et d’Euphorbe des taupes seront vos alliés.

– « Le paillage est un abri à limaces » : les limaces se cachent également très bien dans les craquelures du sol, si on ne paille pas… La question n’est pas tant celle des abris, que de la quantité de nourriture disponible pour vos limaces, et de la possibilité pour leurs prédateurs de s’installer à proximité.

– « Le paillage empêche le sol de se réchauffer au printemps. » Avant de semer au printemps, il faut effectivement écarter le paillage quelques semaines à l’avance. Rien de sorcier.

Sortez les brouettes.

Nous espérons vous avoir fait comprendre que l’usage de paillage au jardin ne se finit pas en tragédie Shakespearienne. C’est au contraire une démarche très naturelle, qui fait économiser bien des efforts. Aidez la nature dans votre jardin, donnez-lui du temps, et elle prendra petit à petit le relais pour vous éviter ces tâches pénibles et destructrices que sont le labour, le désherbage, l’arrosage, et la lutte contre les maladies. Cela demande un peu plus d’expérience et de connaissances que de lire le mode d’emploi d’un désherbant ou d’un engrais rosier, mais le résultat est incomparablement plus satisfaisant.

Pour en savoir plus, vous pouvez vous procurer l’excellent ouvrage de Catherine Delvaux, « Le petit livre du paillage et de la permaculture », aux éditions Larousse.

9782035902726-X

Hep ! Vous parlez de permaculture, késako ?

La notion de culture sous paillage permanent découle d’une observation fine de la nature, où le sol n’est jamais longtemps découvert. La permaculture est une méthode de conception de systèmes agricoles guidée par l’observation, très liée au jardinage écologique, car on ne peut copier les processus naturels et y ajouter des éléments extérieurs mal contrôlés comme des engrais, qui les perturbent.

Dans le principe, elle propose de varier au maximum les apports de paillage en lien avec les saisons, pour apporter des éléments nutritifs diversifiés. En réaction, le sol va s’améliorer énormément, à tous points de vue, car la microfaune et les champignons alimentée régulièrement vont se remettre à faire leur travail de décomposition de manière plus efficace.

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Ce champignon décompose la lignine de l’humus.. et travaille pour vous !
Crédit photo : Bard Anton Zajac

Mais alors Groww, c’est quoi?

Si vous tombez sur ce site par hasard et que vous avez lu jusqu’ici, sachez tout de même que Groww est une application mobile de jardinage qui reconnait les plantes disponible pour Iphone et Ipad ici et pour android là.

Source photographique image d’en tête : Maarten van den Heuvel

Posted in Savoir-faire and tagged 01 - Janvier.
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