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Connaitre son sol : les plantes bio-indicatrices.

By Thibaut Martini on 20 décembre 2016

Si quand vous entendez « plantes bio-indicatrices », vous répondez « késako ? » aujourd’hui on vous raconte à quoi ça sert ! Cet article ne vise pas à donner une liste absolument exhaustive de toute la flore française et de ce qu’elle indique. On parle de l’intérêt de la méthode, de son fonctionnement, et vous trouverez une liste de plantes bio-indicatrices courantes.

La flore spontanée – ce qu’on appelle à tort les « mauvaises herbes » » parce qu’elles ne suivent pas nos diktats – sait tout de votre jardin ! Simplement en acceptant d’y vivre – ou pas, d’y être dominante – ou très rare, chaque espèce que vous trouvez est un concentré d’informations sur la vie passée et présente de votre jardin.

Comprendre ce que nous disent nos plantes n’est pas à la portée du premier venu. Parce qu’il faut reconnaître l’espèce ET la variété, puis évaluer correctement sa concentration, et enfin en tirer des conclusions.

L’intérêt pour les agriculteurs comme pour les jardiniers est que les plantes prennent en compte davantage de facteurs que les tests en laboratoire sur la vie du sol. En comparant les relevés dans le temps, les bio-indicateurs racontent aussi si le sol évolue, s’il s’adapte aux aléas climatiques, à l’activité humaine, etc.

La plupart des graines sont déjà dans votre sol !

On ne le voit pas, mais les graines sont partout dans la terre : elles ne germent pas n’importe où dès qu’elles touchent un peu de terre. Elles attendent que les conditions pour leur germination soient réunies, et ces conditions doivent répondre à leur patrimoine génétique. Donc, chaque espèce a ses propres conditions. Certaines sont même dépendantes des hormones présentes dans les déjections animales !

La notion d’habitat.

L’idée est simple : pour chaque espèce et variété rencontrée, on connait son « habitat primaire », c’est à dire le milieu dans lequel elle est la plus adaptée. Donc, si on la trouve dans son jardin, qui est alors son « habitat secondaire », c’est que ce nouvel habitat partage certaines caractéristiques avec l’habitat primaire.

Par exemple : vous trouvez beaucoup de Renoncules rampantes – communément appelées boutons d’or – dans votre précieux gazon, alors que ce sont des plantes de terrains régulièrement inondés. Vous pensiez que ce sont vraiment de mauvaises plantes qui s’installent vraiment là où elles n’ont rien à faire ? Hé non, c’est le signe que votre gazon partage des caractéristiques avec une prairie inondable. Dans ce cas précis, ce qui rapproche le sol de votre gazon du sol de prairie inondable, c’est son asphyxie – souvent due au piétinement, sa forte richesse en azote, et sa texture argileuse.

La renoncule rampante dans son habitat primaire, la prairie inondable.

Image : Matt Lavin.

La renoncule rampante dans son habitat primaire, la prairie inondable.

Les plantes savent tout sur le sol !

Le relevé botanique des plantes qui occupent une surface donne une indication du milieu vivant à l’endroit précisément étudié. Donc, si vous relevez sur un chemin où vous marchez régulièrement, le résultat sera différent du reste du jardin.

Les plantes indiquent notamment : la disponibilité en eau, l’aération, l’équilibre acido-basique, la texture générale – sableux, limoneux, argileux -, les déséquilibres en nutriments, la qualité du complexe argilo-humique, etc.

Et à quoi ça sert?

Le plus chouette, c’est que les plantes bio-indicatrices contribuent le plus souvent à corriger les défauts du sol – et précisément les défauts qu’elles indiquent !. Ainsi les plantes témoignant d’un sol compacté vont, par leurs racines pivotantes, corriger ce défaut avec le temps, en le décompactant progressivement. Les plantes indicant un sol azoté vont contribuer à le ré-équilibrer. Elle est pas bien foutue, la vie?

Le relevé des plantes bio-indicatrices d’une parcelle.

Les botanistes, pour opérer un relevé scientifiquement valable, « tirent au sort » un échantillon au sein de la parcelle étudiée. Pour ça, facile, on prend un cadre de 1m² qu’on lance dans la parcelle, et on relève les échantillons là où il tombe. L’opérateur se donne le droit de réfléchir un peu avant de lancer le carré. En répétant l’opération plusieurs fois, on obtient un prélèvement significatif. Il faut observer chaque plante de l’échantillon, noter la surface qu’elle couvre, identifier genre, espèce et variété.

Ensuite, on pondère chaque espèce présente en fonction du pourcentage de surface qu’elle occupe. Ca permet de distinguer les espèces dominantes des espèces plus rares.

En tant qu’amateur, faire son relevé soi-même est plutôt ardu. Il faut un ouvrage de type « flore des plantes sauvages » avec une bonne clé de détermination, et être capable de comprendre les critères de détermination décrits. Au pire on regarde d’abord les images puis on compare 😉

Une fois qu’on a relevé ses échantillons, et fait la liste de ce qu’il contiennent, il n’y a plus qu’à la confronter à un ouvrage de référence, comme l’Encyclopédie des plantes bio-indicatrices, par Gérard Ducerf, éditions Promonature, 3 volumes.

Allez Groww, fini le blabla donne-nous des exemples concrets !

L’objet n’est pas de faire une liste exhaustive, vous trouverez ici les plantes les plus communes pour diagnostiquer des déséquilibres importants du sol.

Les plantes qui indiquent un sol compacté

Pas besoin de rouler avec un tracteur de plusieurs tonnes – même si ça marche encore mieux – pour abîmer son sol et les voir apparaître : au jardin, un simple piétinement régulier sur sol détrempé suffit à compacter la terre. Ces plantes vont, par leurs racines pivotantes, permettre avec le temps de le décompacter progressivement.

  • Pâturins,
  • Chiendent rampant,
  • Plantains (moyen et majeur),
  • Matricaire,
  • Renouée des oiseaux,
  • Capselle,
  • Chardon.
Le plantain moyen, commun en sols piétinés. Source photographique : Andreas Rockstein.

Image : Andreas Rockstein.

Le plantain moyen, commun en sol compacté.

Les plantes qui témoignent d’un sol pauvre
  • Agrostide commune,
  • Fétuque rouge et ovine,
  • Brome dressé et mou,
  • Brize,
  • Brome stérile,
  • Centaurée,
  • Renoncule bulbeuse,
  • Plantain lancéolé
Plantago lanceolata, plantain lancéolé, plantes bio-indicatrices

Image : Forest and Kim Starr.

Le plantain lancéolé, est le témoin d’un sol pauvre. Attention, il n’est pas toujours facile de différencier les espèces de plantains qui sont des plantes bio-indicatrices pour plusieurs milieux.

Les plantes qui témoignent d’un sol drainant et très sec en été.
  • Fétuque élevée,
  • Dactyle,
  • Brome dressé et inerme,
  • Avoine velue,
  • Achillée millefeuilles,
  • Lotier corniculé,
  • Renoncule bulbeuse,
  • Serpolet.
Achillea millefolium, achillée millefeuille.

Image : Andreas Rockstein.

L’achillée millefeuille aime les terrains secs.

Les plantes de sols très riches en azote.

Lorsqu’on constate l’apparition de ces plantes, c’est le signe qu’il faut cesser les apports en azote, notamment en engrais. Elles signalent que le sol a besoin de se rééquilibrer, et vont d’ailleurs y participer. Notez qu’un tel sol peut très bien ne pas être particulièrement riche en phosphore et en potasse.

  • Chiendent rampant,
  • Pâturin commun et annuel,
  • Vulpin des prés
  • Renoncules âcres et rampantes,
  • Plantain majeur,
  • Oseille
  • Pissenlit,
  • Ortie,
  • Grande Berce,
  • Prêle des champs,
  • Mouron des oiseaux.

L’ortie est tellement spécifique des terrains azotés qu’elle pousse souvent là où les garçons font pipi après avoir trop bu ! En plus d’indiquer un sol azoté, c’est donc aussi une plante indicatrice qu’il y a peut-être un bar pas loin !

Ranunculus accris, la renoncule âcre

Image : Brian Gratwicke.

La renoncule âcre, elle, se plait dans les prairies riches en azote.

Et l’appli Groww, elle en parle des plantes bio-indicatrices ?

Aujourd’hui notre application ne prend pas en compte toutes ces informations, mais on y pense pour des futures versions. Mea culpa. En attendant, voici quelques ressources bien utiles :

  • Adventices ou plantes bioindicatrices : le langage du sol, par George Oxley
  • Un article orienté maraîchage, par la ferme de Sainte Marthe.
  • Tableau des plantes indicatrices, publié pour les agriculteurs par le GNIS, l’interprofessionnelle des semenciers.
  • Outil d’aide à l’identification des plantes sauvages.
  • Encyclopédie des plantes bio-indicatrices, par Gérard Ducerf, éditions Promonature, 3 volumes.

Et pour l’image d’en tête, merci andreas Rockstein!

Posted in Savoir-faire and tagged 08 - Août.
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