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Les pucerons au jardin naturel

By Benoit on 3 avril 2017

Un jardinier qui n’aurait jamais été confronté aux pucerons, c’est un peu comme un type qui a gagné au loto, je sais pas vous mais moi, j’en ai jamais rencontré. On connait tous ce problème, et on a déjà lu à peu près toute la littérature sur les moyens de « lutte » que l’homme a inventé contre le puceron, cauchemar des jardiniers, minuscule bébette qui se reproduit à une vitesse hallucinante pour venir grignoter vos jeunes plants dès les derniers frimas passés. Ouh la sale bête.

Contre le puceron, vraiment? Et si on essayait de comprendre pourquoi il est là, comment il arrive, à quoi il sert, et comment on peut faire avec, plutôt que contre?

Fourmis et pucerons, pourquoi?

Les pucerons sont à la fourmi ce que le fût de bière est à l’homme : une source de breuvage indispensable !

Les pucerons se nourrissent de la sève des plantes. Comme ils ne bougent pas beaucoup, ils n’ont pas besoin de beaucoup de sucre… et comme ils se multiplient très vite, ils ont par contre besoin de beaucoup de protéines ! Mais comme la sève des plantes n’est pas particulièrement riche en protéines, les pucerons filtrent au maximum celle-ci pour en extraire les protéines, et éliminent les sucres et l’eau dont il n’ont pas besoin. Le miellat est le joli mot pour parler en fait du caca des pucerons, et il est donc très riche en sucres ! Très friandes de ce miellat, les fourmis mènent donc les pucerons dans les branches des arbres et des arbustes où elles pratiquent un véritable élevage intensif ! Elles protègent mêmes leurs pucerons contre certains prédateurs, champignons et parasites – dans une relation à deux sens.

La bonne nouvelle, c’est que les fourmis sont aussi utiles, dans l’histoire ! Si elles n’étaient pas présentes pour récolter le miellat, des champignons – ou des maladies comme la fumagine, qui profite des sucres présents dans le miellat pour s’implanter et recouvrir les feuilles des plantes – se développeraient sur les feuilles, tuant peu à peu les pucerons, mais aussi la plante hôte.

A savoir : sans les pucerons, le miel de sapin n’existerait pas ! De la même manière que les fourmis, les abeilles récoltent le miellat des pucerons et en font du miel….

Mais à part ça, les pucerons sont sans doute les « parasites » – remarquez les guillemets ! – foliaires les plus communs, de couleur verte, noire ou rouge, qui ennuient souvent le jardinier lorsqu’ils sont trop nombreux.

Mais d’où viennent-ils bon sang?

Comment un être aussi minuscule et lent est-il informé que vous venez de semer des pois au potager, saperlipopette? Et ensuite, comment fait-il pour se rendre sur les lieux du festin ? En réalité, il y a des pucerons « à zailes » et des pucerons « sans ailes » – on les appelle les pucerons ailés et aptères. Les pucerons ailés sont attirés par la lumière du ciel, et donc incités à s’envoler. Après un vol de quelques minutes à peine, leur comportement change ! Ils se détournent des ultra-violets et sont attirés par le vert des feuillages. Ils se posent alors et piquent les feuilles : si le couvert – c’est le cas de le dire ! – se révèle d’une qualité acceptable, ils restent pour s’alimenter. Lorsque les pucerons sont installés, leurs ailes, devenues inutiles, s’atrophient et les produits de cette dégradation servent même à la fabrication des oeufs et des embryons.
Les individus ailés sont responsables de l’infestation initiale d’une culture qui se fait en général sous la forme d’un petit nombre de foyers isolés. Les pucerons aptères -sans ailes, suivez – se reproduisent très vite dans ces foyers, formant des groupements denses à générations chevauchantes et infestent rapidement les plantes voisines. Petit à petit, des individus ailés naissent et vont continuer plus loin leur histoire.
Vous avez appris un truc. Vous en voulez un autre?

Et pourquoi se reproduisent-ils si vite?

Les pucerons ont recours à la parthénogenèse : des individus femelles engendrent des individus femelles, sans qu’il y ait fécondation de l’oeuf. La fécondation n’étant pas nécessaire, les embryons commencent à se développer dans le corps de la mère avant même leur naissance. Du coup ça va vite. Mais ce n’est pas tout : leur développement est aussi rapide après : le puceron atteint la maturité de reproduction en 14 jours.

Un petit calcul? Soit un puceron ayant une fécondité moyenne d’une trentaine de larves. A raison de neuf générations par an pendant la belle saison, un seul individu pourra donc être à l’origine de 600 milliards d’individus !

Pourquoi ils attaquent très fort en début de saison?

Les ennemis naturels des pucerons sont nombreux, mais, malgré leur efficacité indéniable, ils ont parfois du mal à juguler le développement – on l’a vu, délirant ! – des populations lorsque les conditions climatiques sont favorables aux pucerons : les pucerons sont en activité dès que la température atteint 5°C alors que la plupart des auxiliaires attendent 10 à 15°C avant de se mettre au boulot. Voilà.

Groww, tu as des solutions?

Le traitement le plus « naturel » est simple : de l’eau, additionnée d’huile d’olive (et non pas de savon noir) diluée à 2 cuillères à soupe par litre d’eau, en pulvérisation. Il vous faudra renouveler l’opération plusieurs fois, au moins 3 fois toutes les 48 heures, voire sur deux semaines pour éliminer toutes les larves. Ça marche plutôt bien si tant est que vous nettoyez bien scrupuleusement les dessous de feuille, mais soyons clair : si votre projet consiste à éliminer les pucerons de votre jardin, il y a fort à parier que vous éliminerez aussi ses prédateurs – ou qu’à minima vous les éloignerez…

Une solution plus pérenne, évidemment plus longue à mettre en place, consiste donc à laisser les prédateurs naturels du pucerons – entre autres, les fameuses coccinelles ! – revenir dans votre jardin, en favorisant la bio-diversité ! Si vous lisez ce blog de temps en temps, vous vous en doutiez, qu’on en arriverait là, pas vrai ?

A tout seigneur tout honneur, il nous faut maintenant donner la parole à Hervé Covès, qui parle des pucerons avec son délicieux accent ! Allez voir sa vidéo ici !

Parce qu’on sait que peu d’entre vous regarderont la vidéo, on vous fait une synthèse de ce que raconte Hervé :

Semer des capucines?

La fameuse solution qui consiste à installer des capucines autour des cultures ne marche pas toujours pour divertir les pucerons des cultures pour une raison évidente : tous les différents types de pucerons ne s’attaquent pas forcément aux mêmes familles de plantes. Certains sont plus difficiles que d’autres… Elle a cependant deux avantages !

  • Les fleurs des capucines attirent les insectes pollinisateurs, c’est toujours ça de pris.
  • Les capucines attirent potentiellement des pucerons, donc les prédateurs des pucerons, qui ne feront pas de différences, eux, entre les différents espèces de pucerons dans leur alimentation.
  • Et même trois : c’est joli les capucines !

Préparer les futures victimes !

Vous pouvez tromper vos plantes, en leur faisant croire qu’elles sont attaquées par des pucerons avant qu’ils n’arrivent!

Lorsque les pucerons piquent la sève d’une plante, ils en captent donc les protéines et éliminent les sucres de la sève dans leurs excréments. La plante va capter ce sucre et « comprendre » que des pucerons sont là, et tenter de se protéger en construisant des parois cellulaires plus épaisses. En pulvérisant du sucre sur la plante – à environ 10grammes par litre, vous lui envoiez un message «Attention, les pucerons sont là! » – qui va l’inciter à se protéger… en avance.

Pour cela, utilisez du glucose ou du miel. Attention : procédez à cette pulvérisation sur des plantes sensibles seulement, et pas trop souvent pour ne pas épuiser la plante : cette construction cellulaire lui demande beaucoup d’énergie !

Associer les bonnes plantes

Les plantes « hébergent » les prédateurs des pucerons tout au long de l’année, à tour de rôle. Plus de biodiversité signifie des prédateurs présents quand vous en avez besoin ! Ainsi, Hervé cite le cas de sureaux plantés au milieu de 3000 m2 de culture de framboisiers, qui ont permis l’arrivée de syrphes, prédateurs naturels – et voraces ! – des pucerons, qui ont régulé la surface en moins de 2 ans.

Avec une variété de plantes qui les hébergent, on arrive à une régulation des pucerons toute l’année. Aspérules, sapins, épicéas, hêtres et fougères sont aussi de bons hôtes pour le puceron.

Purins de plantes

Les purins – d’ortie, de prêle, de consoude – attirent beaucoup d’insectes par leur odeur : staphylins, carabes et diplopodes. Ces prédateurs, mêmes s’ils ne se nourrissent pas forcément de pucerons en temps normal, peuvent contribuer à réguler la population de pucerons en cas de fort déséquilibre.

Et Groww au fait, c’est quoi ?

Nous aimons la biodiversité, mais aussi la technologie ! Nous avons créé Groww, à la fois site et application de jardinage, gratuite, qui vous aide à savoir quoi faire, quand, et comment au jardin en fonction de vos plantes, de votre localisation géographique, du temps qu’il fait…  Groww est disponible pour Iphone et Ipad ici et pour android là.

Photo d’en tête : Dean Morley

Posted in Problèmes et solutions and tagged 05 - Mai.
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