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Une haie très très vive.

Vive les haies vives !

By Groww on 18 septembre 2018

Nous allons aujourd’hui vous expliquer pourquoi il faut avoir des haies vives, et ce qu’elles peuvent offrir à votre jardin. Les haies vives sont des haies composées d’espèces locales, sans intention ornementale.

Beaucoup de jardiniers – débutants ou pas – croient qu’il est nécessaire d’importer des matériaux provenant de l’extérieur pour améliorer leur jardin. Certains achètent du terreau, d’autres du paillage ou encore de l’engrais. D’autres des kilomètres de plants pour faire des haies, qui viennent parfois de loin !
En fait, tout jardin propose énormément de ressources locales gratuites, à condition de les rendre disponibles.

Trop souvent, voici les attentes principales des propriétaires vis à vis de leurs haies :

1. « Une haie c’est pour pas que les voisins me voient. »
1. bis  » Une haie c’est pour cacher le < inscrivez ce qui vous arrange > au fond du jardin.
2. « Une haie c’est pour pas voir les voisins. »
3. « Éventuellement, ça sert à couper le vent. »
4. Ca marque la limite de propriété et ça ralentit les cambrioleurs.
4. « Quoi, ça sert à autre chose ? Enrichir les vendeurs de taille-haie ? Nan, là j’ai plus d’idées. Du moment qu’on me voie pas quand je prépare le barbecue… »

Cette conception revient à considérer la haie comme un « mur végétal de couleur verte », rien d’autre. Nous sommes capables de faire mieux que ça.

La haie mono spécifique n'est pas toujours accueillante.

Bienvenue ! Image de cette bien triste haie : Brulama

Les bocages, des haies aux multiples usages.

Prenons l’exemple de l’usage du bocage. Des milliers de kilomètres de haies peuplaient les régions d’élevage – comme la Normandie. Il en reste encore, mais leur utilisation est moins systématique.
Leur usage premier était de former une limite vivante et difficilement franchissable par les animaux – domestiques dans un sens, sauvages dans l’autre. L’usage secondaire était de conserver les rameaux feuillés après la taille pour donner les feuilles à manger aux bêtes durant l’hiver. Le dernier usage était de récupérer le bois de ces rameaux pour l’utiliser comme bois de chauffage.
En plus, ça abritait bien sûr du vent et du soleil tout en offrant gîte et couvert aux oiseaux, aux petits mammifères et aux insectes comme les abeilles.

Pas mal, non ? Après ça le fait de ne pas voir ce salaud de Nestor dans le champs voisin faisait sûrement office de détail.

Ce type de haie champêtre n’était d’ailleurs pas forcément de la hauteur d’un brise-vue classique de 2 m : taillé tout les 2 ou 3 ans – pour avoir des rondins intéressants comme bois de chauffage – il alternait entre une hauteur de 1,2 m à 3 m.

Les haies d’une seule espèce, ou haies mono-spécifiques.

La classique haie « mono spécifique » – composée de nombreux pieds d’une seule espèce – sert d’abord à masquer la vue et à couper un peu le vent, et propose peu de ressources.

Les deux espèces les moins intéressantes sont les thuyas et les lauriers cerises, car leurs rameaux se décomposent très mal. On ne peut donc même pas les composter facilement pour améliorer le rapport carbone-azote de son compost. Ils poussent très vite, ce qui oblige à tailler fréquemment.

Deux autres classiques des haies sont les troènes et les charmilles. On peut récupérer leurs tailles pour les composter, et utiliser les feuilles pour pailler directement le potager et les massifs, c’est déjà mieux. Par contre ils ne nourrissent pas beaucoup les oiseaux.

Les haies de plusieurs espèces, ou haies vives.

Haie vive champêtre.

On croise les vraies haies vives surtout dans les campagnes.Source photographique : Micolo J

Elles remplissent les mêmes usages de base qu’une haie mono-spécifique : brise vent, brise vue en saison, source de bois, source de paillage, source de compost équilibré. Mais en plus, elles produisent des petits fruits pour les animaux, et leur servent d’abri. Cela peut par exemple détourner temporairement les étourneaux de vos fruitiers, ou garder les mésanges friandes d’insectes parasites à proximité de votre jardin.

Voici quelques bonnes espèces pour former des haies-ressources :

Le sureau noir

Très vigoureux, il produit des petits fruits pour les oiseaux, et son odeur éloigne les rongeurs. On peut en faire du purin pour repousser les fouisseurs de son potager.

L’aubépine

Malgré ses épines acérées, c’est un petit arbre de qualité : il attire beaucoup les oiseaux qui mangent ses fruits rouges, les cenelles.

Le charme, ou charmille

Son feuillage ne persiste pas tout l’hiver, mais il est dit marcescent, c’est à dire que les feuilles sèchent restent sur la branche, lui gardant un certaine opacité.

Le hêtre

On ne le croise pas très souvent en haie, mais il offre un beau feuillage vert légèrement brillant.

L’if

Très adapté aux haies, l’if est persistant et sombre, donc mieux vaut l’utiliser dans les angles qu’au milieu d’une ligne d’espèces caduques. Ses fruits sont particuliers : la partie rouge externe est comestible, mais l’intérieur de sa graine noire est toxique.

L’épine noire, ou prunellier

Epineux, ce petit prunier sauvage fait de petites prunes très âpres dont se contentent les oiseaux.

Le cornouiller mâle et le cornouiller sanguin

On aime particulièrement leurs bois colorés en hiver et les animaux apprécient les cornouilles – certains humains au palais armé également 😉

Les saules osier

Ils sont très pratiques pour obtenir des baguettes bien droites, et leur écorce est colorée en hiver, ça égaie le jardin. Petit plus : une bête macération de saule fait une excellente hormone de bouturage.

On s’arrête là, mais la liste peut continuer : tous les petits arbres et les arbustes sauvages ont leur place dans une haie composée. Vous remarquerez peut être que je n’ai pas parlé d’espèces horticoles à feuillages colorés ou à floraison ornementale, mais ils ne sont pas forcément exclus. Vous pouvez aussi mettre des fruitiers pour votre consommation, mais la cueillette dans une haie dense n’est pas facile.

Une haie paysagère n'est pas une haie vive.

Cette haie « paysagère » est composée d’espèces ornementales, son objectif est décoratif, ses ressources sont moins utiles. Source photographique : Lysiane Dathy

En conclusion : les haies vives sont nourricières pour tous !

Une bonne haie est nourricière aussi bien pour le sol comme compost ou comme paillage, et aussi pour la faune. Si vous êtes intéressé par les notions de jardinage respectueux du sol et de culture sous couvert, c’est la première chose à planter. Développez d’abord des abords vivants, un milieu diversifié, le potager viendra dans un second temps.

Les oiseaux sont des alliés dans la régulation des populations de ravageurs, alors accueillez-les. Source photographique : Micolo J

Les oiseaux sont des alliés dans la régulation des populations de ravageurs, alors accueillez-les. Source photographique : Micolo J

Pour l’anecdote, voici une méthode ancestrale pour installer des haies vives sans rien planter.

Ce sont les oiseaux qui font la moitié du boulot ! Comment ?

Des piles de branches sont disposées sur une hauteur de 1,2 m à l’emplacement de la future haie – généralement quand on défriche une parcelle boisée. On attend quelques années que les joyeux zozios viennent se cacher dans la pile et perdent des graines – parfois ils sont maladroits avec leurs becs, ou elles ont traversé leur tube digestif intactes. Et voilà, ils sont gentiment venus semer ce qu’ils préfèrent manger !

Pour aller plus loin, un excellent PDF à télécharger, de l’association Haies Vives Alsace :De la haie de thuyas à la haie champêtre

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Posted in Jardin naturel and tagged 09 - Septembre.
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